Ce matin, nous tombons du lit à 4h. Les yeux pleins de sommeil, nous prenons un petit-déjeuner aussi complet que nos estomacs endormis puissent accepter.

Puis, nous préparons nos sacs pour la journée de randonnée qui nous attend : eau, nourriture, vêtements, pharmacie et appareil photo. Nous avons 70L de matériel et aurions bien réussi à en emporter 20 de plus si cela avait été possible.

Nous prenons la route et, une petite demi-heure plus tard, Arnaud dépose Maryse, Denis et Camille au départ de la randonnée. Il est 5h30, il fait nuit noire et un froid de canard.

Nous faisons des échauffements sous l'abri, un petit tour aux toilettes, une lecture attentive des consignes de sécurité, puis nous nous lançons à l'assaut du Tongariro.

Pendant ce temps, Arnaud va déposer le camping-car sur le parking situé à l'arrivée de notre randonnée. Il patiente un peu pour prendre une navette à destination du point de départ.

Maryse, Denis et Camille suivent les premiers kilomètres du sentier, sur du plat et très bien aménagés, à pas de tortue. Le but est de ne pas prendre froid, de s'échauffer doucement en attendant Arnaud.

Nous parcourons ainsi 3 kms en 1h30, avec une petite pause au refuge de Mangatepopo, où nous découvrons avec surprise que des gens ont campé cette nuit. Les tentes sont couvertes de gel.

Heureusement, le refuge est très confortable : un feu réchauffe l'atmosphère et les vêtements sèchent sur des cordes. Nous regardons cela de l'extérieur, ayant peur du chaud-froid si nous nous installions à l'intérieur.

Nous restons un quart d'heure à l'entrée du refuge, protégés du vent, à regarder le soleil illuminer un à un les sommets qui nous entourent. Puis, nous repartons doucement sur le sentier. 

Arnaud est dans la navette en direction du départ. Il arrive à 7h au parking et s'engage en vitesse sur le sentier. Il rejoint le reste de la troupe à 7h30.

Le soleil est maintenant complètement levé et révèle un splendide décor de montagnes pelées qui nous rappelle l'Islande. Les bruyères ne sont plus en fleurs, les flancs des montagnes devaient être joliment mauves il y a quelques semaines.

Maintenant, la végétation est majoritairement jaune et la lumière est belle. Nous arrivons aux Soda Springs, nous ne nous déroutons cependant pas pour les voir car il n'y a presque pas d'eau en ce début d'automne.

Nous entamons une montée assez raide jusqu'au South Crater (1660m) par une volée d'escaliers qui nous scient les pattes. Arrivés en haut, nous avons déjà grimpé 500 mètres de dénivelé.

Puis, nous traversons cette caldera désertique et grimpons à nouveau pour en sortir, puis pour monter jusqu'au Red Crater (1886m). La vue est splendide sur trois lacs d'une couleur magnifique, nommés Emerald Lakes. Deux sont vert émeraude et le troisième bleu turquoise.

On a aussi une vue panoramique sur le cratère en lui-même, où se décline une merveilleuse palette de couleurs, de l'ocre au noir, et sur le plateau alentours, où l'on peut voir les anciennes coulées de lave. 

Des nuages de vapeur d'eau s'élevent par endroit, signe de l'activité sismique toujours d'actualité de ce volcan. On redescend ensuite entre les magnifiques lacs d'Émeraude.

La pente est périlleuse, le sol en fine roche volcanique se dérobe sous les pieds. Maryse n'en mène pas large et s'agrippe au bras d'Arnaud. Une fois parvenus en bas, on s'installe un peu à l'abri du vent pour déjeuner au bord du petit lac turquoise.

Quand nous sommes rassasiés, nous reprenons notre chemin. Une pente douce pour atteindre le Blue Lake, puis on entame une longue descente de deux heures et demie jusqu'au parking de Ketetahi.

On profite d'une vue superbe sur l'autre flanc de la montagne, on se retourne de temps en temps pour admirer le sommet que l'on vient de passer. Le panorama sur le plateau est également renversant, entre forêt dense et lacs immenses.

Les derniers kilomètres de la randonnée semblent interminables pour les jambes fatiguées de Papi et Mamie. Heureusement, l'environnement est fort agréable, dans une jolie forêt, le long d'un ruisseau, sans marches.

Quand nous atteignons enfin l'arrivée, Arnaud et Camille vont chercher le camping-car qui est garé un kilomètre plus loin, laissant Maryse et Denis se remettre de leurs émotions, assis au soleil.

Un petit quart d'heure plus tard, nous sommes tous réunis. Nous quittons le grand parking et faisons quelques centaines de mètres pour nous garer le long de la route, au calme et à plat.

Là, nous sortons du véhicule et faisons des étirements le long du camping-car, ce qui fait bien marrer les marcheurs qui passent. Papi rechigne à suivre Coach Arnaud dans ses exercices, il n'arrive pas à attraper ses pieds et râle.

Maryse, bonne élève, s'applique consciencieusement, sauf quand il faut s'asseoir dans l'herbe à l'odeur suspecte. Puis, nous dégustons une bonne tasse de thé en attendant que le chauffe-eau fasse son office.

Nous profitons ensuite d'une bonne douche chaude qui fait le plus grand bien à tout le monde.

Une fois revigorés, nous reprenons la route pour Waiouru, notre étape de ce soir. Une heure de trajet dans un décor majestueux de montagnes et d'immensité, dont Maryse ne profitera qu'à moitié, trop tentée d'aller rejoindre les bras de Morphée. Denis lutte courageusement. Nous arrivons bientôt sur le parking du musée de l'armée de Waiouru où nous passerons la nuit. Le cadre est fort sympathique, au calme avec vue sur les champs alentours.

Une fois bien installés, nous fêtons notre ascension victorieuse autour d'un verre de champagne français, qui est arrivé dans les valises de Maryse et Denis.

Nous dînons très tôt. Il faut dire que notre réveil à 4h et notre déjeuner à 11h nous ont tout décalés ! Au moment de faire la vaisselle, surprise ! Les eaux ne s'évacuent plus, nous avons refait le plein d'eau hier sans faire la vidange des eaux grises. 

Notre cuve d'eaux usées déborde, on prend un bain de pied en allant aux toilettes et on ne peut pas finir la vaisselle car l'évier ne se vide plus. Il nous faudra encore un peu de temps avant de devenir des camping-caristes aguerris...

Nous nous couchons donc en ayant en tête nos priorités de demain matin : vider les poubelles qui sont plus que pleines, vidanger les eaux grises qui débordent, ainsi que les eaux noires car l'atmosphère ne sent pas la rose... Joie