Ce matin, l'équipe des Joyeux Camping-caristes est debout à 6h ! Elle prend son petit-déjeuner : brioches, cake à la banane, yaourts, fruits et café. Puis, elle prend la route pour la pointe la plus septentrionale de l'île du Sud.

Elle longe la superbe Golden Bay. La mer y est d'un gris acier magnifique. Par endroit, elle se confond avec le ciel. Le paysage est à couper le souffle, baigné de cette lumière particulière qui vient après la pluie.

Maryse la maîtresse du logis, Denis le photographe, Arnaud le Gentil Organisateur et Camille la romancière guettent les phoques sans succès. Ils sont connus pour venir se dorer au soleil sur cette côte mais ne montrent pas signe de vie en ce début de journée.

L'équipe arrive au Cap Farewell à 8h20 et commence une randonnée qui la mènera d'abord à un petit phare par un chemin caillouteux un peu pentu qui sollicite les jambes récalcitrantes de Maryse et Denis.

De tout là haut, on a une vue imprenable sur la péninsule du Cap Farewell, longue langue de sable sur le mer couleur aluminium. Le phare lui-même, en revanche, est assez désappointant.

Puis, notre Dream Team emprunte un très joli sentier qui longe la côte, au sommet d'impressionnantes falaises. Heureusement qu'il n'y a pas de vent, on peut s'approcher sans risque du bord.

Il faut grimper de multiples petits escaliers pour franchir les clôtures des pâtures des troupeaux de curieux moutons, blancs et râblés, et de placides vaches, noires et ébouriffées, puis dévaler moult collines et gravir d'abruptes pentes sur lesquelles seul le bétail s'aventure.

Denis et Maryse, n'ayant pas été préparés psychologiquement à autant d'efforts, peinent un peu. Denis commence à regretter d'avoir emporter un sac à dos qui lui semble désormais fort lourd et, surtout ne pas y avoir glissé quelques "vitamines".

Récompensant tous ces efforts, la troupe tombe nez à nez avec un faucon de Nouvelle-Zélande. L'oiseau, pas farouche pour un sous, perché sur un poteau au milieu d'une pâture, se laisse admirer et photographier, en gardant tout de même un œil sur ces bipèdes à l'admiration bruyante.

Le clou du spectacle pour ce milieu de matinée sera la scène s'offrant à l'équipe au détour d'une colline : dans la crique en contrebas, un lion de mer et plusieurs phoques se chauffent au soleil sur les rochers au bord de la mer agitée.

Longue séance photo et observation des cétacés qui semblent nager en plein bonheur. Le plus petit d'entre eux, couché le ventre en l'air dans une enfractuosité de la roche, adopte les manières d'un chien se roulant avec délice sur le sol. 

Bientôt, la quadrille reprend le sentier qui n'en a pas fini de grimper et de dévaler de colline en colline, offrant à chaque sommet un point de vue plus joli que le précédent sur le littoral déchiqueté.

Une nouvelle crique en contrebas laisse entrevoir une autre famille de phoques, dont plusieurs petits très énergiques qui ne cessent de s'agiter. Denis et Maryse commencent à montrer des signes de fatigue et le groupe abandonne le sentier longeant la falaise, lui préférant une sente tracée par les moutons, économes de leurs forces.

La plage de Whanganui, splendide étendue de sable blanc, est désormais visible. Il s'agit de l'objectif de cette randonnée de bord de mer. Camille se sépare alors du reste de l'équipe pour aller chercher le camping-car et le ramener sur le parking de la plage. Elle coupe à travers les pâtures sans être certaine de suivre le bon cap, peinant à retrouver la route côtière et doutant de la direction à prendre.

Arnaud et ses parents arrivent sur cette plage aux étranges reliefs de creux et de bosses. Ils tombent bientôt sur une rivière qui leur barre la route. Ils la suivent mais ne trouvent pas de moyen de la traverser tandis qu'elle s'élargit.

Ils rebroussent alors chemin pour revenir à un endroit où elle était moins large et se déchaussent pour la traverser à gué. Puis, ils se promènent sur la plage et repèrent un attroupement.

Quatre bébés phoques jouent dans des flaques d'eau de mer peu profondes. Ils se défient à la nage, sautent hors de l'eau, atterrissent sur un rocher d'où ils replongent sans tarder. Ils sont vraiment craquants et infatigables !

Pendant ce temps-là, Camille a retrouvé la route, puis le camping-car, et le ramène sur le parking le plus proche. Elle rejoint bientôt le reste de la troupe. 

Elle part aussitôt avec Arnaud voir les petits acrobates, laissant Denis et Maryse faire une petite pause ravitaillement avec les provisions qu'elle a rapportées. 

À nouveau réunis après une longue observations des pitreries des baby phoques, ils se promènent encore un peu sur cette superbe plage et y voient deux très gros cormoran pies qui tentent une sieste sur le sable, la tête sous l'aile, tout près de l'eau.

Dès qu'une vague plus hardie que les autres vient leur lécher les pieds, ils ressortent la tête de leur plumage et, l'air outré, font quelques pas pour s'éloigner de la mer, puis reprennent leur position... jusqu'à la prochaine vague.

Le groupe quitte bientôt la plage et rejoint le camping-car par un joli chemin d'un kilomètre. De retour au véhicule, table et chaises pliantes sont installées sur le parking et le déjeuner, toujours composé de sandwichs, est pris en compagnie de deux paons et une paonne, gourmands et pas farouches, qui guettent de leur œil vif la moindre miette.

À la différence des poules, ces volatiles ont un cou suffisamment long pour pouvoir hisser leur tête curieuse au niveau de la table et ne s'en privent pas. Il aura fallu toute l'attention d'Arnaud pour les empêcher de chiper une tranche de pain.

Après un bon café et quelques cookies, l'équipe prend la direction des sources Te Waikorapupu. Sur la route, Denis fait bien rire Camille : alors qu'il somnole, elle allume la radio pour cheminer en musique.

Le son sort brusquement du Home Cinéma dont les enceintes sont situées juste au-dessus de la tête de l'assoupi, qui ouvre alors un œil en haussant le sourcil, réplique exacte du vieux hibou de Walt Disney.

Les eaux des résurgences de Te Waikorapupu sont les plus pures du monde, elles ont passé 10 ans sous terre avant de jaillir ici et leurs couleurs sont splendides !

La petite troupe suit un sentier de 30 minutes très bien aménagé, sur du plat, parfait pour Maryse et Denis, qui permet plusieurs points de vue sur la source et ses eaux magnifiques. Ici, nulle baignade, nul contact avec l'eau n'est permis : cette résurgence est sacrée pour les Maoris.

"Le bus", comme l'appelle Maryse, reprend la route et repasse la montagne, le panorama y est toujours aussi beau. Il s'arrête de l'autre côté de la montagne, près de la rivière, parmi les cultures de houblon, juste avant la nuit.

Le lieu est sympathique. L'équipe y passera la soirée après un bon dîner, ne tardera pas à se mettre au lit et trouvera immédiatement le sommeil, après ces quelques 8 kms de marche avec un dénivelé que l'on ne connaîtra jamais précisément mais dont leurs mollets se souviendront.