Après une bien calme nuit, les craintes d'expulsion nocturne rocambolesques s'étant révélées injustifiées, nous sortons des bras de Morphée à 6h. Le retour à notre bon vieux rythme est dur...

Le temps de s'habiller, de fermer le gaz et de replier la table et nous voilà partis. Denis tient à quitter le parking au plus tôt, des fois que le garde vienne nous mettre une amende à 6h30 du matin...

Nous faisons donc la route de nuit pour revenir nous garer à Milford Sound. Nous y prenons le petit-déjeuner alors que le jour se lève lentement. Puis, Camille fait un brin de lessive avant la vidange et le plein d'eau. Alors commence une longue attente de deux heures sur ce parking. À 9h, on se prépare pour rejoindre l'embarcadère.

On se présente au comptoir de notre compagnie, on récupère nos cartes d'embarquement et on patiente encore un peu. La famille se rend sur le ponton pour admirer les bateaux. 

Camille, moins courageuse, reste au chaud dans le bâtiment jusqu'au dernier moment. À 9h45, on embarque enfin ! Nous ne sommes pas très nombreux sur ce petit bateau, une quarantaine tout au plus.

Nous quittons le port quasiment tout de suite pour une croisière de deux heures sur le plus beau fjord de Nouvelle Zélande. Nous prenons place sur le pont supérieur, Denis et Arnaud dehors à l'arrière et Maryse et Camille, pas réchauffées, sous l'abri à l'avant.

La brume a du mal à se lever aujourd'hui. Nous naviguons néanmoins dans un décor fantastique, entre deux falaises à pic, entourés de lambeaux de brouillard.

Nous bénéficions des commentaires du capitaine sur la description des lieux, leur histoire, de leur découverte à nos jours, le Parc national dans lequel le fjord de trouve, la géologie, la flore et la faune qu'il abrite.

Le bateau fait des escales au pied de cascades à la hauteur impressionnante, devant la végétation accrochée à flanc de falaise, devant les parois à nu, face à un groupe d'otaries qui jouent dans l'eau, face à l'Australie...

Ce sont deux heures un peu magiques, même si nous regrettons de ne pas pouvoir voir les sommets qui nous entourent, les nuages refusant toujours de se lever. Globalement, nous ne voyons que les quelques 300 premiers mètres au-dessus de l'eau.

Nous allons jusqu'à la mer puis nous faisons demi-tour pour rentrer au port de Milford Sound. Alors que nous approchons du débarcadère, nous apercevons brièvement un pic ça et là, à la faveur d'un petit trou dans les nues.

Nous posons pied à terre littéralement congelés. De retour dans notre carrosse, nous mettons le chauffage à fond et reprenons la route sans tarder. Nous nous rendons à 35 km de là, au départ de la randonnée de cet après-midi.

Nous repassons le tunnel de Homer, pour la quatrième et dernière fois, à la grande joie de Maryse. Nous faisons une petite halte pour voir la cascade de Christie Falls. La pureté de ses eaux, traduite par leur couleur bleue turquoise, ne cesse de nous surprendre.

Puis, nous nous garons au pied du mont Key, au sommet duquel nous grimperons cet après-midi. Nous y déjeunons, dans le camping-car cette fois-ci, car nous n'avons pas le courage de sortir affronter le froid.

Une fois nos sandwichs terminés, nous prenons un café bien chaud et partons pour une petite balade qui, en 4 km et 400 m de dénivelé, doit nous mener à un point de vue sur le lac Marian.

Ça grimpe un peu, on prend notre temps. Le sentier agréable traverse une forêt dont les arbres couverts de lichens ne manquent pas de charme. Puis, le paysage s'ouvre : nous atteignons une lande à la végétation basse.

Mais on ne profite pas pour autant de la vue sur les alentours car le brouillard est là. Un peu dépités, on monte néanmoins jusqu'au sommet. Là, on rencontre un groupe de marcheurs. Arnaud et Camille commencent à discuter avec deux d'entre eux tandis que Maryse et Denis continuent la petite boucle qui fait le tour d'un lac tout mignon sur le plateau.

Après avoir échangé expériences de voyage et bons plans tout en marchant avec cette sympathique équipe franco-allemande, nous poussons jusqu'au point de vue, pas tant pour le coup d'œil (le brouillard tenace est toujours très présent) que pour prolonger la découverte de ce plateau couvert de lande colorée.

Grand bien nous en prend car, en chemin, les nuages se dispersent quelque peu et nous pouvons voir par intermittence les chaines de montagne qui nous entourent.

Si le lac Marian, lui, reste caché sous un couvercle de brouillard, nous sommes ravis d'avoir pu apercevoir les imposants sommets alentours. Nous faisons ensuite demi-tour et redescendons au parking.

Nous y retrouvons Maryse et Denis, ayant rejoint le camping-car depuis peu. Nous décidons alors ensemble de continuer notre chemin jusqu'à Te Anau aujourd'hui, un temps pluvieux étant annoncé sur la région de Milford demain.

Nous reprenons donc la route pour une heure et demie à travers des paysages désormais familiers, qui laissent bientôt la place à de vertes prairies quand les vallées se font plus ouvertes.

Nous arrivons aux environs de Te Anau au crépuscule. Nous nous arrêtons au bord du lac Te Hanau pour y admirer le coucher du soleil depuis un ponton.

Puis, nous franchissons les 5 derniers kilomètres jusqu'à notre camping. Nous en faisons le tour et finissons par nous installer alors qu'il fait déjà bien sombre. Le campement est établi pour la nuit.

Le chauffe-eau se met à l'ouvrage tandis que nous prenons l'apéro. Maryse, Arnaud et Denis prennent une douche, puis nous dînons : saucisses, pâtes sauce tomate (au grand bonheur d'Arnaud), fromage, yaourts et fruits.

Pendant qu'Arnaud fait la vaisselle, Camille va à la douche. Après avoir terminé le nettoyage de la (nombreuse et grasse) vaisselle, Arnaud découvre que le niveau de la cuve à eau est au plus bas.

Il y en aura cependant assez pour que Camille puisse finir de se laver les cheveux. Le drame ayant ainsi été évité, on se couche tôt pour de remettre de cette journée bien remplie !