Encore une grasse matinée ce jour ! Nous émergeons plus rapidement qu'hier et sommes prêts à 8h pour nous rendre au point de départ de la randonnée de ce matin.

Nous nous garons sur un grand parking situé à quelques kilomètres seulement de l'endroit où nous avons passé la nuit. C'est là que commence le Kepler Track, un sentier de randonnée qui permet de découvrir le Parc national de Fiordland sur 75 km.

Nous en empruntons les 6 premiers kilomètres, en longeant les berges du lac Te Anau jusqu'à un point de vue sur ledit lac. Nous y restons un moment, en compagnie de trois canards Paradise Shelduck.

Puis, nous faisons demi-tour et revenons sur nos pas. Ce sentier exclusivement forestier nous plonge dans l'atmosphère confinée et silencieuse d'une forêt humide au sol recouvert tantôt de fougères, tantôt de mousses.

C'est un territoire de kiwis mais, malgré nos efforts et notre discrétion, nous n'en voyons pas trace... Cette balade sympathique nous ramène au camping-car à 11h30. 

Nous regrettons juste de ne pas avoir profité davantage de la vue sur le lac, du fait du couvert arboré. Nous repartons bientôt pour la petite ville calme de Te Anau, où nous faisons les vidanges et le plein d'eau.

Puis, nous nous garons en face du point de vidange pour nous installer sur une table de picnic située entre le lac et le petit port de plaisance, pour déjeuner au soleil sur l'esplanade de la Te Anau Terrace.

Après le repas, nous faisons un petit saut à la Poste avant de reprendre la route pour Milford Sound, notre étape de ce soir.

Nous empruntons la route annoncée ici comme étant la plus belle du monde. Le décor est effectivement grandiose, nous traversons une magnifique vallée encaissée, parsemée de lacs dont l'eau est si pure que l'image des sommets enneigés ressemble à s'y méprendre à la réalité.

Le panorama est si tel que les photos ne lui rendent pas hommage. Seuls les yeux peuvent capter la profondeur et l'amplitude de ces paysages.

Nous nous arrêtons aux Mirror Lakes, qui ressemblent de façon troublante aux marais où reposent les guerriers décédés dans la trilogie de Peter Jackson.

Nous faisons ensuite une petite pause à la cascade The Chasm. C'est une jolie chute d'eau et le sentier qui en fait le tour la met bien en valeur. La passerelle qui permet de se tenir juste au-dessus de l'eau à l'endroit où elle chute offre un point de vue très intéressant.

Nous reprenons le camping-car pour terminer le chemin jusqu'à Milford Sound, d'où partent les croisières sur le fjord. Nous n'y trouvons pas de parking pour passer la nuit. Seul un lodge aux prix exorbitants propose un emplacement où stationner légalement pour dormir.

Nous décidons de faire demi-tour et de chercher un endroit où l'on puisse se garer au bord de la route et où il n'y ait pas de panneau "No overnight parking".

Nous repassons dans le sens inverse le tunnel Homer, long d'un kilomètre et demi et très étroit, il n'est accessible qu'en sens unique. Des feux de signalisation orchestrent le trafic.

Nous nous arrêtons juste après ce tunnel, qui oppresse Maryse. Sur le grand parking, un groupe de touristes fébriles poursuivent sans relâche un couple de Kea, ces perroquets montagnards endémiques de Nouvelle Zélande.

Nous sortons les observer de loin. Ces oiseaux sont connus pour leur intelligence et leur curiosité. Nous sommes surtout témoins de leur gourmandise alors qu'ils dépouillent consciencieusement un arbuste de ses fruits.

Puis, sans doute fatigués du harcèlement des photographes et autres admirateurs indélicats, le couple s'envole et se juche sur un camping-car, où un troisième larron les rejoint.

Bientôt, les véhicules quittent un à un le parking et la nuit tombe. Après de longues tergiversations, il est décidé de rester dormir là. Nous ne sommes pas certains d'y être autorisés mais le camping le plus proche est encore loin. Alors que nous dînons, nous voyons des lueurs de lampes descendre la montagne. De courageux marcheurs rentrent de leur randonnée alors que la nuit est tombée depuis bien longtemps.

Ils rejoignent leurs véhicules et nous sommes bientôt les seuls sur le grand parking, ce qui angoisse père et fils. Nous nous couchons tôt en cette belle et très douce soirée étoilée.