Réveil à 6h30 en cette journée venteuse mais sans pluie. Le levé est difficile, une fois de plus. Une heure plus tard, nous sommes presque prêts pour prendre la route.

Nous partons bientôt pour la plage de Koekohe pour voir les Moeraki Boulders. Ces formations géologiques très curieuses sont de grosses boules de pierre d'un à deux mètres de diamètre.

Auparavant, elles se trouvaient dans le sol, à quelques mètres de profondeur, mais la mer, en érodant la côte, les a abandonnées sur la plage.

Certaines sont parfaitement lisses, d'autres couvertes de motifs octogonaux, comme des ballons de football, d'autres enfin craquelées en surface, semblables à des œufs de dragon.

Quelques unes sont fracturées et l'on peut en voir l'intérieur. C'est très curieux, comme des quartiers de pierre collés les uns aux autres par du miel solide.

Ces étranges boules sont auréolées de mystère car des pierres de forme similaires ont été aperçues sur Mars... Après avoir observé ce jeu de boules pour géants, nous faisons demi-tour car la marée monte et notre chemin, qui passe par la plage, deviendra bientôt impraticable.

Notre prochaine étape est le phare de Katiki auprès duquel nous nous garons et entamons une petite marche pour aller voir la côte, fréquentée dit-on par les manchots. 

Nous voyons un nombre renversant de lions de mer dont certains sont couchés à quelques mètres du chemin. Ils ne s'inquiètent nullement de notre présence. La situation est idéale pour les observer !

L'extrémité de la pointe est escarpée et l'accès en est interdit pour protéger les mammifères et oiseaux marins. Nous avons beau scruter avec les jumelles la pointe, aucune trace de manchots.

Cependant, de tous jeunes lions de mer font les 400 coups en contrebas du sentier et leur observation nous fait passer le goût du dépit. Ils ont une tête très expressive, proche de celle du Chat Potté de Shrek.

L'arrêt suivant se fait à la plage de Kakanui, que les manchots sont également supposés fréquenter. L'endroit est néanmoins désert, nous n'y apercevons aucun animal, à part quelques humains qui préparent un barbecue pendant que leur petit fait de la moto.

Nous déguerpissons donc rapidement pour aller découvrir la plage de Bushy. La plage est elle-même n'est accessible que de 9h à 15h, quand les manchots sont en mer pour pêcher.

En dehors de ce créneau horaire, les visiteurs peuvent se rendre à deux observatoires qui permettent, avec de la chance, de voir des manchots à yeux jaunes, endémiques de Nouvelle Zélande, traverser la plage pour rejoindre leur terrier.

De là, nous épions le moindre mouvement sur le sable, mais rien. Nous sommes un peu dépités. Nous commençons à comprendre qu'il est illusoire d'espérer voir les manchots en journée.

Nous nous demandons s'il ne faudrait pas changer de stratégie et nous décidons d'en discuter autour d'un verre, à Oamaru. C'est que nous avons un événement à fêter aujourd'hui : les noces de rubis de Maryse et Denis.

Nous peinons à trouver un établissement ouvert en ce dimanche de vacances scolaires dans la très calme, si ce n'est désertique, ville d'Oamaru. Nous sommes sur le point d'abandonner nos recherches lorsque nous tombons sur un hôtel-restaurant où semble réuni tout le troisième âge de la ville. Qu'à cela ne tienne, il est ouvert, semble confortable et nous avons déjà eu notre lot de déception pour la journée.

Nous nous y installons donc. Maryse prend un verre de Chardonnay, Denis et Arnaud un verre de Pinot noir et Camille un verre de bière de gingembre, en souvenir de l'Irlande.

La famille se régale avec le vin, Arnaud annonce qu'il l'adore. Camille se délecte également avec la Ginger Beer, aussi exquise que dans ses souvenirs remontant à 11 ans déjà.

Nous décidons de rester sur la péninsule pour voir les manchots ce soir plutôt que de prendre la route cet après-midi pour la région de Canterbury. Cela fait si longtemps que nous cherchons à observer ces animaux sans succès que Camille commence à être frustrée.

Nous rentrons au camping-car et nous y déjeunond en prenant notre temps. Après le café, nous nous détendons. Au programme : sieste, lecture, jeux. Pas longtemps cependant car l'heure est déjà tardive.

Nous redémarrons bientôt pour faire vidanges et plein, puis nous retournons nous garer sur le parking de la plage de Bushy. À peine descendus du véhicule, vers 16h, un homme portant un gilet jaune nous fait de grands signes depuis la passerelle d'observation. 

Nous acourrons jusqu'à lui et il nous montre un couple de manchots à œil jaune qui nage près du rivage. Ce monsieur, qui travaille pour le Département de Conservation, nous fournit de nombreux renseignements sur cette espèce.

Nous apprenons ainsi que le manchot à œil jaune forme un couple pour la vie, que la colonie habitant cette plage est constituée d'environ 200 individus, dont plus de mâles que de femelles, ce qui pose un réel problème. 

Le couple que nous observons rentre au nid dans les buissons et nous ne le voyons plus. Un individu arrive depuis la mer et marche sur la plage. 

Nous avons le temps de bien l'observer avec les jumelles que Denis a pris soin d'emporter et celles que le monsieur nous prête. Nous attendons encore un peu que le/la partenaire de ce nouveau venu arrive mais rien ne vient.

Nous prenons des informations auprès de ce passionné sur les manchots bleus. Nous apprenons que nous aurons des chances de les apercevoir à partir de 17h30 au port d'Oamaru.

Nous reprenons donc la direction de la ville où nous nous garons sur le port. Nous en faisons le tour et nous visitons les gradins mis en place pour que des gens ayant payé une place au Département de la Conservation puissent s'y asseoir et y observer les manchots sortir de l'eau.

Bientôt, nous nous faisons pousser dehors. Il va faire nuit et les gradins vont se remplir. Nous décidons de rester dans les alentours pour voir la colonie rentrer.

Nous sommes une quinzaine à attendre derrière la palissade en tôles que le Département de Conservation a montée autour des gradins. Après une heure d'attente, les gradins se remplissent et la nuit tombe. 

Encore une demi-heure et le spectacle tant espéré se déroule sous nos yeux : une tâche sombre s'approche du rivage à grande vitesse. Des dizaines de manchots bleus se hissent sur les pierres qui bordent la mer, malmenés par les vagues. Tous petits, ils grimpent ensuite plus ou moins vite la pente raide qui mène à leurs terriers. 

Heureusement que leur ventre est blanc sinon on aurait du mal à les distinguer. Physiquement, ils ressemblent à un banc de poissons et leur manière de se déplacer en groupe fait penser à un groupe de rats. En quelques minutes, tout est fini.

Nous rentrons au camping-car, congelés mais ravis (surtout Camille) d'avoir enfin vu des manchots ! Nous reprenons la route pour Kakanui, où nous espérons qu'il reste des places au camping gratuit.

C'est fort heureusement le cas et nous nous y installons alors qu'il fait nuit noire. La première chose que nous faisons est d'allumer chauffe-eau et chauffage.

Maryse, qui a pris froid pendant cette longue attente, se met au lit et s'endort. Nous prenons nos douches puis l'apéro au cidre et à la bière tandis que Maryse se repose. 

Puis, on prépare le repas. Opération délicate en l'absence de notre chef étoilée. Camille prépare un concombre et Arnaud des escalopes à la crème et des pâtes agrémentées d'œufs. 

Denis met la table. Maryse se joint à nous pour déguster ce bon repas chaud. La soirée sera courte, le froid nous ayant tous fatigués. À 22h, tout le monde est au lit.