Il y a du relâchement dans l'air. Nous nous réveillons à 6h45 aujourd'hui. Arnaud accomplit le rituel de la préparation du petit-déjeuner et nous le prenons dans un camping-car aux vitres tellement couvertes d'humidité que nous ne savons pas s'il fait jour ou pas encore.

Puis, nous nous mettons en route pour Twizel, où nous passerons la nuit. La route est magnifique, nous traversons des paysages ouverts composés de prairies si deviennent de plus en plus vallonnés jusqu'à ce que les montagnes apparaissent.

Les couleurs sont splendides, toutes en contrastes. Nous faisons un arrêt en chemin pour admirer les lacs Waitaki, Aviemore et Benmore. 

Ces trois lacs artificiels sont nés de la construction de trois barrages successifs, ayant été inaugurés à la fin des années 60, sur la rivière Waitaki, dont le plus gros alimente 170 000 foyers en électricité.

Denis ayant des fourmis dans les jambes, Arnaud nous invite à une balade improvisée sur la péninsule de Benmore pour profiter au maximum de ces panoramas somptueux : lacs d'un bleu turquoise, peupliers couleur de feu, résineux d'un vert sombre, rochers noirs, herbe jaunie.

Un panneau au départ du sentier informe le visiteur de la présence de wallaby. Ce petit kangourou a été introduit en tant qu'animal de compagnie et s'est échappé. 

Sa présence à l'état sauvage pose désormais un souci et il est considéré comme une espèce indésirable sur cette île où la lutte contre les nuisibles est une priorité.

Tandis que Camille scrute les pentes alentours dans l'espoir d'en apercevoir un, Arnaud détermine où il construirait sa maison, où il couperait le bois nécessaire à sa construction et au chauffage et où il amarrerait son bateau pour aller pêcher, dans ce décor de rêve où pas une âme ne vit.

Après cette randonnée d'une heure et demie avec 150m de dénivelé assez doux, de retour au parking, nous déjeunons dans le camping-car en face du lac.

Puis, nous reprenons la route jusqu'à Twizel. Là, nous nous arrêtons à l'Office du tourisme pour prendre quelques infos sur les randos dans la région. 

Ayant glané les renseignements nécessaires, nous allons nous garer au départ d'une petite balade qui doit nous mener à des kettle holes, des sortes de cratères générés suite au retrait d'un glacier.

Un gros bloc de glace, abandonné sur place par le glacier, se retrouve enseveli par des minéraux et de la matière organique qui constituera le futur sol.

Au bout d'un long moment, ce bloc fond, provoquant un effondrement qui peut s'observer sous la forme d'une cuvette dont le fond est parfois occupé par un lac.

Le paysage est toujours aussi majestueux, nous l'observons de sous nos capuches qui nous protègent du mieux qu'elles peuvent du vent.

À la fin de cette belle promenade, nous faisons une centaine de mètres pour nous garer sur le parking d'un centre d'information, qui vend également du saumon, pour le plus grand plaisir des asiatiques qui semblent en être friands.

On ne peut pas trouver plus frais car ces poissons sont élevés dans le lac, à quelques mètres ! Nous restons une heure sur ce parking pour recharger la batterie de l'appareil photo de Denis.

Nous en profitons pour faire un petit goûter : café, thé ou chocolat chaud, pour nous réchauffer car il fait très beau mais très froid, avec un sacré vent, et carrés de chocolat, parce que c'est bon pour le moral, pour la mémoire et contre les crampes !

Nous allons ensuite rechercher un endroit où passer la nuit. Nous avons le choix entre un endroit au bord du lac, avec une vue splendide sur les sommets enneigés et l'eau, mais en plein vent, ou un autre, plus éloigné du lac, avec une moins belle vue mais plus abrité.

Nous choisissons de nous installer au second camping, le long d'un petit étang, sous les résineux à l'abri du vent. Nous avons profité de la vue cet après-midi et reviendrons demain matin si le cœur nous en dit.

La soirée sera fraîche, nous ne trainons pas dehors et nous réchauffons à grand coup de bière/cidre, gâteaux apéro, œufs durs à la sauce tomate, riz, salade, fromage, yaourts et fruits.

Le chauffage tourne toute la fin de journée mais nous nous réfugions très tôt sous la couette car c'est définitivement là où l'on est le mieux !