Debouts aux aurores ce matin, nous prenons un rapide petit-déjeuner à notre auberge avant de partir à pied pour la gare. Nous sommes rodés désormais aux déplacements perpétuels et n'avons plus vraiment besoin de les organiser.

Nous arrivons à la gare un quart d'heure avant le départ du train, nous pouvons donc tranquillement chercher nos places et nous y installer. Nous partons bientôt en direction de la frontière malaise. Ce voyage est agréable, le train est plutôt confortable et les paysages sont beaux.

Après une heure de trajet, nous voilà arrivés à la frontière avec la Malaisie ! Dans l'enceinte même de la gare se trouvent les bureaux de l'immigration thaïlandais, que nous passons sans souci, puis nous faisons une dizaine de mètres dans le même couloir pour rallier leurs homologues malais.

Là encore, aucun problème, les formalités sont accomplies vitesse grand V, il n'y a quasiment personne et les douaniers ne nous mettent pas du tout la pression ! Cela nous change de nos premiers passages de frontière terrestre !

Ensuite, nous montons à l'étage de la gare pour acheter nos billets de train pour nous rendre à Sungai Petani, la ville la plus proche de la ferme où nous allons être volontaires pendant 15 jours.

Puis, nous patientons une petite heure avant que notre train arrive. Nous sommes surpris car c'est un train high tech, tout neuf, avec affichage numérique à l'extérieur des wagons, télévisions à l'intérieur et annonces sonores traduites en anglais. Il ne manque que des toilettes (dommage pour Camille qui a bu deux grands mugs de café au petit-déjeuner...). La SNCF fait bien pâle figure à côté...

Nous voyageons encore une heure vingt avant d'arriver à Sungai Petani. Là, nous attendons la venue de quelqu'un de la ferme pour nous y mener (pas de bus pour s'y rendre, on sort de la carte des moyens de transport en commun...). Nous sommes un peu tendus car nous ne voyons personne venir et nous ne sommes pas joignables car il n'y a pas de WiFi disponible.

Une heure plus tard, une voiture arrive ! Il s'agit de Gareth, un anglais, et Nada, un égyptienne, eux aussi volontaires dans la ferme, qui viennent nous chercher avec la voiture de Xin, notre hôte, indisponible car elle est en train de dispenser un massage.

Nous arrivons bientôt à la ferme de Serukam, qui sera notre maison pour les 15 prochains jours. Nous y rencontrons Uncle et Auntie, l'oncle et la tante de Xin, propriétaires des lieux, ainsi que leur fils, Marie, la compagne bretonne de Gareth, et tout un tas de voisins et autres personnes de la famille.

Nous attendons Xin pour déjeuner mais son massage s'éternise et Gareth et Marie doivent partir car ils prennent l'avion pour la Nouvelle Zélande ce soir. Aussi, nous finissons par déjeuner entre volontaires, ce qui nous permet de prendre des informations sur la ferme, les tâches en cours, les choses à faire dans les environs, le ressenti de chacun...

Xin termine enfin son massage et nous la rencontrons. Il s'agit d'une dynamique jeune femme de 31 ans, qui a beaucoup voyagé et a fini par revenir en Malaisie pour construire un de ses rêves : une petite ferme en permaculture et biodynamie.

Malheureusement, le samedi est une journée très chargée pour elle car de nombreux clients viennent à la ferme si bien qu'elle a peu de temps à nous consacrer. Après le départ de Gareth et Marie, avec le fils de Oncle et Auntie, Nada nous fait visiter la ferme.

Nous emménageons ensuite dans notre chambre, qui est un espace dans le garage, partiellement clos par des tôles et des portes, qui ne ferme pas. À l'intérieur, un matelas et des oreillers moisis, de vieux meubles qui sentent très fort le renfermé et des crottes de rat.

C'est un coût dur pour nous mais nous attendons de voir la suite, en particulier de discuter avec Xin. Les volontaires se sont construits une douche à l'extérieur de la maison, basiquement un espace clos par des bâches, avec un grand bac d'eau et une casserole pour puiser dedant et une palette pour ne pas se doucher dans la boue.

Les toilettes nous choquent moins, nous sommes désormais habitués aux trous dans le sol. Et ils sont propres, tout comme la salle de bains d'ailleurs. Nous passons l'après-midi à boire du thé et à grignoter des gâteaux en compagnie de Uncle, Auntie, Nada et d'autres convives.

Nous comprenons très vite que la table du thé est le lieu central de cette famille chinoise et que Uncle ne peut pas passer deux minutes sans essayer de nous faire manger ou boire quelque chose.

Ensuite, Xin rentre et nous pouvons enfin discuter avec elle. Son caractère nous plaît immédiatement, sa façon d'envisager le volontariat aussi. Elle nous fait faire le tour de la ferme et nous montre tous les projets qu'elle aimerait voir menés à terme dans un futur proche.

Nous sommes enthousiastes car il y a beaucoup à faire et Xin laisse beaucoup de liberté autour de la façon de chacun d'organiser son temps, la façon de faire les choses et les initiatives personnelles. La soirée arrive et nous dînons en compagnie de Uncle, Auntie, Xin et Nada. 

Auntie est une merveilleuse cuisinière. À chaque repas, nous avons cinq plats à partager, délicieux légumes, viande, poisson, tofu, il y en a pour tous les goûts ! Nous découvrons une cuisine chinoise bien différente de celle proposée par les restaurants asiatiques en France et nous nous régalons.

Nous passons ensuite la soirée à discuter avec Xin et Nada. Nous avons hâte de nous y mettre demain ! Il est tellement agréable et intéressant de discuter avec Xin que nous couchons tard, tout en sachant que nous allons le regretter demain.