Aujourd'hui, nous nous levons tôt car nous devons partir de bonne heure pour Penang où Xin anime un atelier de fabrication d'huile de coco. Nous prenons notre dernier petit-déjeuner à la ferme.

Uncle et Auntie se sont levés plus tôt qu'à l'accoutumée pour nous dire au revoir. Ils nous chargent de cadeaux (gâteaux et de fruits) et c'est l'heure de leur dire au revoir. Un gros câlin chacun et nous voilà dans la voiture, le cœur un peu lourd.

Après une petite heure de route, nous arrivons chez Pop et Chee, où se déroulera l'atelier. Nous rencontrons Pop, le conjoint de Oyi, l'une des deux sœurs, qui n'était pas là la dernière fois que nous sommes venus. Pop est thaïlandais, il était rentré dans son pays pendant quelques semaines. 

On nous offre nasi lemak, thé et pâtisseries et nous prenons un second petit-déjeuner. Les clientes de Xin arrivent. Oyi fait un long discours d'introduction et les emmène découvrir la ferme et les environs. 

Pendant ce temps, désœuvrés et un peu assommés par la chaleur extrême, Arnaud, Pablo et Camille se reposent à l'intérieur de la maison. Puis, Xin commence l'atelier de fabrication d'huile de coco.

Camille observe avec intérêt comment Pop retire la bogue avec une machette et comment on ouvre la noix de coco avec le plat de la machette. Puis, Xin fait utiliser aux clientes la râpe ovoïde.

Ensuite, elle leur montre comment extraire le lait des copeaux en les mettant dans un linge et en le compressant par torsion. Ça marche bien mais la méthode de la meule, inventée par Pablo, est tout de même plus efficace.

Puis, elle leur montre comment faire chauffer le mélange de lait de coco et d'eau de coco (issu de notre travail assidu de vendredi) sur des plaques chauffantes. Il faut utiliser un feu très doux et remuer sans s'arrêter dans le sens antihoraire.

Camille doit bientôt arrêter son observation attentive du processus de fabrication de l'huile de coco car Oyi lui demande de l'aide pour préparer le repas des clientes. Sa sœur et Pop étant partis au marché, elle se retrouve seule pour s'en occuper.

Il s'agit simplement de dresser les assiettes avec des produits déjà préparés par la famille : du riz, des herbes grillées, de la pâte de piment, de la salade de papaye. C'est un repas végétarien diététique et assez léger. 

Pablo et Arnaud viennent donner un coup de main pour dresser les assiettes et faire la vaisselle. Nous disposons les assiettes sur la table mais l'atelier n'est est pas encore terminé.

Les clientes ont fait suffisamment chauffer la préparation pour en extraire l'huile de coco. Il faut maintenant la filtrer à travers un linge et la laisser refroidir avant de la mettre en petits pots.

Xin finalise le conditionnement de l'huile pendant que les clientes déjeunent. C'est curieux de constater à quel point les huiles préparées par les trois groupes de deux clientes ont une couleur et une transparence différentes !

Nous aidons à ranger et à faire la vaisselle. Quand les clientes sont parties, nous prenons la route pour la gare routière. Nous avions prévu de déjeuner avec tout le monde pour fêter l'anniversaire de Xin mais l'atelier s'est terminé bien plus tard que prévu et nous craignons de rater le dernier bus pour les Cameron Highlands où nous avons réservé une chambre ce soir.

Une fois arrivés à la gare routière, Oyi vient avec nous pendant que Xin gare la voiture pour s'assurer que nous ayons bien un bus. Fort heureusement d'ailleurs car il se trouve que, du fait de la célébration de la fête des morts, tous les bus de l'après-midi sont soit annulés, soit déjà pleins. 

Nous n'avons donc pas d'autre choix que d'attendre demain matin ou de trouver une solution alternative. Oyi appelle plusieurs de ses amis pour savoir si quelqu'un se rendrait cet après-midi au Cameron Highlands, sans succès.

Nous décidons donc de faire du stop. Xin nous conduit à un endroit où elle pense qu'il sera facile de trouver quelqu'un pour nous emmener jusqu'à Ipoh. Une fois arrivés sur place, nous disons au revoir à Xin, Pablo et Oyi, qui nous font promettre de les appeler si l'on ne s'en sort pas.

Nous attendons quelques temps sur le bord de la route, puis un 4x4 s'arrête. Un couple d'indiens avec leur fille nous propose de nous emmener à Butterworth. Ce n'est pas très loin mais cela nous permet déjà de rejoindre le continent.

Ce très gentil couple se déroute afin de nous déposer aux abords d'une station service le long de la voie rapide très fréquentée qui mène à Kuala Lumpur en passant par Ipoh. 

Là, nous attendons longtemps, très longtemps. Il fait très chaud, un nombre incalculable de voitures et de camions passent devant nous sans s'arrêter.

Au bout d'un moment, Arnaud se décide à aller chercher un carton dans la station-service et y écrit de sa plus belle écriture le nom de la ville d'Ipoh, en y ajoutant de jolis petits dessins. 

C'est alors que Dompong s'arrête. Ce jeune chinois fait le trajet dans sa voiture de fonction, avec son vélo, pour aller vendre des bonbons traditionnels dans la ville d'Ipoh. 

Nous ne pouvons pas beaucoup communiquer avec lui car il ne parle pas bien anglais. Cependant, nous avons apporté avec nous quelques gâteaux chinois qui font son bonheur. Nous voyageons avec lui plus de 2 heures, pendant lesquelles Arnaud prépare un nouveau carton en écrivant le nom de la ville de Tanah Rata, où nous sommes supposés dormir ce soir.

Arrivés à Ipoh, Dompong accepte très gentiment de faire 8 km de plus pour nous déposer au sud de la ville, où commence la route qui mène aux Cameron Highlands. Nous le remercions vivement et nous marchons un peu pour nous retrouver au bord de la grosse route, où nous tendons le pouce. 

Là encore, les voitures ne daignent pas s'arrêter malgré notre pouce tendu, notre superbe carton et nos plus beaux sourires. Nous commençons à nous inquiéter car la nuit ne va pas tarder à tomber et nous nous trouvons maintenant assez loin du centre-ville et des possibilités d'hébergement à Ipoh. 

C'est alors qu'arrive un bus, qui s'arrête et le chauffeur nous propose de nous emmener à Tanah Rata pour la modique somme de 2,50 euros chacun. Nous capitulons donc et montons dans le bus. 

Nous apprendrons plus tard que même les locaux de Tanah Rata réservent à l'avance leurs billets pour prendre ce bus car il s'agit du dernier de la journée et il est fréquent de se retrouver coincé à Ipoh.

Nous arrivons finalement à Tanah Rata à 19h30. Nous sommes ravis car nous commencions à douter de pouvoir atteindre notre but ce soir. Nous rejoignons notre logement à pied. Nous sommes saisis par la différence de température entre Penang et Tanah Rata : il doit faire 10 degrés de moins ici ! Nous respirons mieux !

Nous atteignons bientôt l'accueil tenu par un monsieur très gentil. Il nous donne les clés et nous indique comment rejoindre notre logement, qui se trouve dans un autre immeuble, à quelques dizaines de mètres de là. 

Il s'agit en réalité d'un appart hôtel, où trois chambres partagent une cuisine, une salle de bain et un salon commun. C'est très calme, tout neuf, spacieux, très lumineux et bien équipé. Le contraste avec Serukam farm est saisissant !

En arrivant dans notre logement, nous faisons la connaissance de Florian. C'est un jeune Français qui habite dans la chambre mitoyenne de la nôtre. Nous discutons un moment avec lui, puis nous allons dîner car nous sommes très fatigués et un peu malmenés par la climatisation de la voiture de Dompong et du bus. 

Le rez-de-chaussée des barres d'immeubles, comme nous l'avons souvent vu en Asie, est occupé par de nombreux restaurants et boutiques. Nous dînons dans un de ces petits restaurants une soupe très relevée avec du riz. 

Nous ne faisons pas de vieux os ce soir, cette journée a été éreintante. Nous nous couchons rapidement, persuadés de faire une délicieuse nuit, loin des poules et des chiens de la ferme !