Pour notre dernier réveil en camping-car ce matin, il fait doux. Tendus par la perspective de la journée chargée qui nous attend, nous sommes plusieurs à nous lever dès que le réveil sonne. 

Arnaud râle car cela encombre l'espace nécessaire au bon déroulement de la préparation du petit-déjeuner.

Nous prenons un repas léger et finalisons les valises avant de nous mettre en route pour Rolleston, la petite ville où nous faisons pour la dernière fois pleins et vidanges.

Comme à l'accoutumée, Denis fait le plein d'eau, Arnaud vide les eaux grises et Camille les eaux noires. On finit souvent puants et trempés, surtout Denis, car la cuve à eau déborde sans prévenir.

Pendant ce temps, Maryse joue du balai, de l'éponge et de la serpillère dans l'habitacle. Quand nous avons terminé, nous prenons la direction de l'aéroport.

Nous nous rendons à l'agence pour rendre le véhicule. Rien à déclarer. Le retour du camping-car est expéditif, surtout si l'on compare avec le départ qui avait été si laborieux.

Nous empoignons nos bagages et sautons dans une navette qui part séance tenante pour l'aéroport. Nous voilà donc arrivés à l'aéroport de Christchurch, dont la petite taille nous convient, vers 9h.

Là, nous nous installons dans de confortables fauteuils et attendons l'arrivée de notre avion. Nous déjeunons avant l'heure les sandwichs concoctés par Camille ce matin, avec les chips et les fruits restants de notre séjour.

À midi, nous prenons congés de Maryse et Denis, dont l'avion ne part qu'à 18h, et nous engouffrons dans un petit aéronef à hélice de 68 places.

Le vol se passe sans encombre. Nous volons à faible altitude, ce qui nous permet d'admirer le paysage alors que nous survolons la côte Est de l'île du Sud, puis celle de l'île du Nord.

Vers 14h, nous mettons pied à terre à Tauranga. L'aéroport est plus petit encore que celui de Christchurch, semblable à celui de Dole, comme on les aime.

Nous dégainons notre panneau en carton préparé ce matin et marchons un peu pour trouver un endroit qui convienne pour faire du stop.

En effet, le bus qui permet de rallier Opotiki depuis Tauranga, que nous avions l'intention d'utiliser pour rejoindre aujourd'hui la ferme où nous allons faire du volontariat pendant 15 jours, ne part qu'une fois par jour, le matin.

Nous n'avons donc que deux options : tenter d'aller à Opotiki en stop cet après-midi ou passer la nuit à Tauranga, ce qui ne nous réjouit guère, et prendre le bus demain matin.

Le premier endroit où nous nous postons, avant un feu rouge au pied d'un pont, ne convient pas. Nous nous déplaçons donc un peu plus loin et nous arrêtons avant le début d'une voie rapide, à l'entrée, puis à la sortie d'une station essence.

Nous attendons une petite heure avant qu'une voiture s'arrête enfin. Un enseignant qui rêve de reconversion professionnelle nous emmène quelques dizaines de kilomètres plus loin.

Il nous donne également très gentiment des conseils pour faire du stop en Nouvelle Zélande (lui-même dit en faire souvent) et se déroute pour nous déposer au départ de la route qui mène à Opotiki.

Là, nous attendons assez peu. Peut-être est-ce parce que nous avons ajouté, sur les conseils de ce monsieur, un "Please" sur notre panneau. Un autre monsieur s'arrête bientôt.

Nous grimpons dans sa voiture et commence une aventure ! Ce monsieur parle un anglais peu orthodoxe, avec un accent terrible, si bien que nous ne comprenons pas grand chose. 

Il conduit comme un pilote de rallye, tout en nous montrant des vidéos de son travail sur son téléphone, souvent sans regarder la route. Il nous dit qu'il a longtemps vendu des substances tout aussi peu orthodoxes.

Pas rassurés, nous sommes ravis lorsqu'il nous dépose à Matata, même si nous lui sommes reconnaissants de nous avoir amenés jusque là. L'heure tourne et nous n'avons plus beaucoup de temps avant la nuit.

Fort heureusement, bientôt s'arrête Reynald, un postier à la retraite vraiment adorable qui, après nous avoir menés jusqu'à Whakatāne, sa destination, appelle son épouse pour lui dire qu'il sera en retard et conduit jusqu'à Opotiki juste pour nous !

Non content de cela, il insiste même pour s'engager sur les petites routes non revêtues et nous déposer directement à la ferme. Nous l'en remercions chaleureusement car nous y arrivons peu avant la nuit.

Là, Carolyn, notre hôte, nous accueille dans sa maison immense. Nous faisons la connaissance d'une jeune japonaise qui a passé une semaine en volontariat à la ferme mais qui part demain et d'un couple d'autrichiens qui occupent une chambre en Airbnb.

Nous nous installons temporairement dans une chambre immense toute vitrée incroyablement lumineuse avec une vue imprenable sur les prairies vallonnées alentours, d'où nous assistons à notre premier coucher de soleil avec les vaches qui se découpent en ombres chinoises sur le ciel.

Nous prenons une bonne douche et nous installons avec un verre de blanc devant la télé pendant que les lasagnes mitonnées par Carolyn cuisent. 

Nous dînons ensuite tous ensemble et passons la soirée à discuter majoritairement avec les deux autrichiens. Puis, nous allons nous coucher assez tôt, fatigués de cette journée intense, car, demain, on bosse !