Réveil 6h, de bonne heure et de bonne humeur ! Bon, c'est parfois un peu dur de sortir de sous la couette. Heureusement qu'Arnaud, grand maître du réveil, bondit chaque matin sur ses pieds et prépare le petit-déjeuner en remuant vaisselle et contenu des placards pour qu'on ne se rendorme pas.

Départ 7h10 avec le lever du soleil, nous sommes de plus en plus rapides pour décoller le matin ! Nous faisons un quart d'heure de route pour arriver aux Pancakes Rocks. 

Une balade d'une demi-heure le long de la côte nous permet d'admirer ces curieuses formations géologiques. Il s'agit d'une roche sédimentaire créée par la décomposition de matière organique sous la mer il y a bien longtemps.

Les scientifiques pensent qu'ensuite, la pression due au poids de l'eau sur cette roche aurait induit un changement d'état au sein de la roche et celle-ci serait désormais composée d'une alternance de strates très dures et de strates friables.

Aujourd'hui, cette roche, émergée du fait de l'activité tectonique, présente un curieux faciès : les strates friables sont érodées alors que les strates dures ne le sont pas.

Il en résulte un paysage que l'on croirait formé de piles de crêpes (de pierre, au plus grand dépit de Camille la gourmande). Alors que nous admirons ce curieux paysage, nous avons le bonheur de voir des dauphins Hercul, la race de dauphins la plus rare de notre planète.

Un groupe d'un grand nombre d'individus évolue à faible distance de la côte. On peut voir leurs nageoires dorsales lorsqu'ils viennent respirer à la surface et l'un d'eux nous gratifie même d'un spectaculaire saut dans les airs.

Sur ce site, il y a également d'autres formations intéressantes : des chaudrons que la mer a creusé dans la roche et qui, lorsque la marée monte, crachent des geysers d'eau sous l'effet d'une augmentation rapide de la pression.

Cependant, n'étant pas en période de marée montante, nous n'avons pas eu l'occasion d'observer ce phénomène. Cela ne nous a pas chagriné car nous avions tous eu l'opportunité d'y assister à Saint-Palais-sur-Mer.

De retour de notre balade, nous reprenons la route et nous longeons la côte pour rejoindre Hokitika où nous faisons une halte. Nous y allons à l'Office du tourisme prendre quelques renseignements. 

Puis, nous allons visiter un atelier de jade où l'on peut voir les ouvriers travailler la pierre et en apprendre un peu plus sur elle. Enfin, nous nous rendons au centre de préservation du Kiwi qui présente plein d'animaux rares.

Ainsi, nous observons des anguilles géantes (des bébés et des adultes), des axolotls, des kiwis, des sphénodons (qui sont une sorte de lézards préhistoriques - des bébés et des adultes), mais aussi des tas de poissons et des crustacés.

Nous assistons au nourrissage des anguilles géantes adultes, dont la plus vieille a 120 ans ! Ces poissons migrent sur 5000 km pour aller pondre leurs quelques 30 millions d'oeufs à l'autre bout de la planète.

Leurs dimensions sont impressionnantes mais ils se déplacent avec lenteur et semblent très dociles entre les mains de leur soigneuse. Puis, vient le tour des kiwis. 

Ces oiseaux endémiques de Nouvelle Zélande et en voie d'extinction sont recueillis à l'état d'œuf ou de poussin par le Centre, qui les élève jusqu'à l'âge adulte avant de les libérer.

Nous rencontrons ainsi un jeune couple de kiwis. Le mâle pèse 2 kgs. Son poids à l'âge adulte sera de 3,6 kgs. Il deviendra très territorial, donnant des coups de bec sur les vitres et y frottant sa tête.

Pour l'instant, les deux oiseaux sont très discrets. On les distingue avec difficulté dans l'obscurité. Cette espèce étant nocturne, la seule manière de les voir de jour est de maintenir la pièce dans le noir.

Nous sommes surpris de leur taille. Nous nous attendions à des animaux plus petits mais ils ont en réalité les dimensions d'une poule. Oiseaux ne sachant pas voler, les kiwis ont la forme d'une boule aux plumes semblables à des poils, avec une petite tête dotée d'un très long bec.

Après cette agréable rencontre, nous ressortons du Centre et restons en centre-ville où nous commandons chacun un fish and chips à emporter, que nous dégusterons sur une table de picnic au soleil, entourés de mouettes curieuses et visiblement affamées. 

C'est une première pour Denis et Maryse, qui apprécient ce plat typique des pays anglo-saxons. La portion est généreuse, nous devons avoir bien un kilo de frites chacun !

Une fois repus, on reprend la route pour la petite ville de Ross où l'on s'arrête pour faire une balade d'une heure sur le thème des mines d'or, qui furent l'activité principale de la région au 19ème siècle.

On suit le chemin de l'eau, qui fut acheminée à flanc de colline pour les besoins de l'activité minière, à grand renfort de tunnels, canaux et aqueducs en bois, ces derniers ayant aujourd'hui disparus. 

On y apprend que les personnes qui géraient l'approvisionnement en haut des sites miniers ont souvent fait meilleure fortune encore que les mineurs. 

La balade est fort sympathique, sur des coteaux boisés. On y voit des reconstitutions de roues à aubes et de maisons de mineurs très intéressantes. 

Une maison de mineur solitaire est isolée dans la forêt et une maison de famille a été déplacée pour être reconstruite en périphérie du village.

Deux anciennes lances à eau qui servaient à décaper les horizons superficiels des sols et à séparer les cailloux des boues sont également visibles le long du chemin, ainsi que des tronçons d'anciennes canalisations en fer.

On termine la journée de route par une heure et demie de trajet jusqu'à Franz Josef Glacier où on peine à trouver un endroit où dormir. Partout où il serait possible de garer le camping-car, on tombe sur des panneaux d'interdiction de passer la nuit. 

On ne trouvera pas de parking gratuit ce soir. On cède et on s'installe dans un camping payant, déjà fort fréquenté. On râle un peu mais, lorsqu'on se détend sous une délicieuse douche chaude, spacieuse et bien équipée, on se dit que ça en valait la peine. 

On en profite pour faire un peu de lessive et se connecter au WiFi. De ce fait, on se couche plus tard que de coutume. Espérons que ça ne se ressente pas trop demain matin au réveil. Il pleut une partie de la soirée et de la nuit.

Maryse nous fait beaucoup rire en se perdant dans les draps de son lit. On entend Denis, couché à ses côtés, demander : "Bah, Maryse, t'es où ?". Et Maryse de répondre : "Bah, là ! Et toi, t'es où ?". 

Et les deux de rire comme des bossus car Maryse s'est glissée entre la housse de couette et la couette. Elle corrige la situation, hilare. Et voilà Denis qui repart d'un grand rire car elle s'est à nouveau fourrée entre la couette et sa housse, mais en dessous cette fois-ci.

Arnaud et Camille, pliés aussi, en concluent : "Ils en mènent une vie !"