Aujourd'hui, nous quittons la belle Kyoto après une semaine passée à l'arpenter en tous sens. À peine réveillés après cette courte nuit, nous sortons le plus discrètement possible nos affaires du dortoir et finissons de préparer nos sacs dans le couloir.

Nous prenons notre petit-déjeuner dans la cuisine-déprime et quittons bientôt les lieux après avoir glissé nos clés dans la petite boîte aux lettres de l'auberge.

Nous n'avons qu'à marcher quelques mètres sur le trottoir pour atteindre l'entrée de la gare la plus proche et nous disparaissons sous terre.

Nous prenons un premier train pour rallier la ligne qui mène à Nara. Nous nous arrêtons à la gare dans laquelle nous nous sommes faits surprendre hier. 

Cette fois-ci, nous sommes avertis, nous faisons bien attention au type de train qui ouvre ses portes ! C'est donc sans encombre que nous arrivons à Nara peu avant 10h. 

Nous déposons nos deux sacs dans une consigne à la gare et partons en direction du parc.

Nous rencontrons rapidement les mascottes de la ville, grands chouchous des touristes : les cerfs Sitka aux allures de daim qui se promènent en liberté dans toute la ville. 

Les commerçants vendent des crackers spécialement pour les nourrir et les touristes s'amusent beaucoup à les leur donner et à se prendre en photo avec eux.

En résulte un nombre impressionnant de morsures déclarées par an, ce qui n'a rien d'étonnant lorsque l'on observe les scènes qui se déroulent au quotidien.

Notre premier arrêt touristique de la journée est au temple Kohfukuji. Il est immense et composé de plusieurs bâtiments dont deux pagodes. 

L'une d'elle fait cinq étages, c'est le symbole de la ville de Nara. Elle a été reconstruite il y a 600 ans, après avoir brûlé cinq fois.

Nous nous contentons de nous promener sur sa vaste esplanade en gravier et d'observer les bâtiments de l'extérieur avant de continuer notre route.

Nous nous avançons davantage dans le parc. Nous nous rendons au jardin Yoshiki-en. Ce joli jardin japonais est tout petit mais la promenade n'en reste pas moins très agréable. 

Il est composé de trois jardins : le jardin de l'étang, le jardin des mousses et le jardin fleuri de la cérémonie du thé.

Il abrite également une petite maison de thé à l'esthétisme sidérant. Pendant notre visite, nous pouvons voir plusieurs jardiniers qui prennent soin de l'extraordinaire parterre moussu, dans un cadre où rien n'est laissé au hasard. 

Notre troisième arrêt se fera au temple Todaiji, élu plus grande structure en bois du monde. Nous n'y entrons pas mais l'admirons en en faisant le tour. Il est impressionnant et entouré d'une très photogénique enceinte en bois rouge. Tout près de l'entrée se trouve également une pièce d'eau très esthétique sur laquelle une île abrite un petit temple.

Son porche d'entrée est tout aussi remarquable par ses dimensions et sa structure magistrale en bois. 

Nous nous rendons ensuite au sanctuaire Kasuga Taisha. Il s'agit d'un grand complexe situé au sud de la ville, un peu plus dans la montagne. 

Le chemin pour y mener est particulièrement charmant car les allées et les escaliers sont encadrés de près de 2000 lanternes extérieures en pierre. 

La plupart sont colonisées par les mousses, ce qui crée une ambiance très agréable, qui n'est pas sans faire penser à l'animé japonais "le Voyage de Chihiro". 

Nous apprécions l'endroit, d'autant qu'il y a beaucoup moins de monde maintenant que nous sommes un peu plus éloignés du centre-ville et il y fait plus frais, ce qui ne gâche rien. 

Lorsque nous revenons à la civilisation, nous nous rendons au Nigatsu-do Hall. Celui-ci est situé au pied d'une colline et il offre une belle vue sur la ville. Le hall en lui-même est également très joli. 

C'est un bâtiment en bois sous le toit duquel sont suspendues des dizaines de lampes en cuivre. Nous y trouvons également, pour notre plus grand bonheur, une salle de repos dans laquelle on peut se régaler de thé glacé et d'eau bien fraîche.

Cela tombe à point car nous avons la sensation que cette journée est la plus chaude que nous ayons vécue depuis notre arrivée au Japon.

Après cette visite, nous au traversons le parc dans le sens inverse pour le quitter et aller découvrir la vieille ville de Nara, appelée Naramachi. 

Nous nous arrêtons à la supérette et achetons de quoi déjeuner. Nous nous asseyons sur le parvis d'une allée couverte et mangeons notre repas au bruit d'une fontaine. 

Nous passerons le début de l'après-midi à flâner dans les ruelles de Naramachi. Certaines d'entre elles sont très jolies et présentent d'anciens bâtiments. 

Nous visitons d'ailleurs une jolie maison traditionnelle nommée Imanishi Shoin. Elle est composée de nombreuses pièces au sol de tatami et aux murs constitués de cloisons en papier coulissantes.

Elle renferme également un petit jardin intérieur. Nous pouvons y observer plusieurs anciennes cuisinières à bois ainsi que quelques sculptures et peintures et des jouets anciens. 

Il fait vraiment très chaud, si bien que nous ne flânons pas aussi longtemps que nous le pourrions dans les ruelles de Naramachi. 

En milieu d'après-midi, nous reprenons le chemin de la gare où nous récupérons nos sacs et grimpons dans un train en direction d'Osaka.

Nous terminons notre voyage en métro. Celui-ci nous déposera à quelques centaines de mètres de notre auberge de jeunesse. 

Nous y déposons nos sacs dans notre toute petite chambre. Nous n'avons jamais dormi dans un si petit espace, ni dans un si petit lit, en 11 mois de voyage.

Il s'agit d'une boîte en contreplaqué sans fenêtre, avec à peine la place suffisante pour contourner le lit en marchant. 

Nous nous précipitons sous la douche. Nous nettoyons nos affaires de la journée, qui en ont bien besoin. 

Ce soir, nous avions prévu de rejoindre Tatjana et Dominik pour aller voir le festival pyrotechnique d'Osaka mais des contraintes matérielles liées à la foule ne nous permettent pas de concrétiser ce plan.

Nous passons donc la soirée tranquillement dans notre chambre tandis que Tatjana et Dominik, ne parvenant pas à trouver une place pour voir le feu d'artifices, rebrousseront chemin du fait d'une foule intense. 

Nous descendons dîner dans la salle du restaurant/bar qui nous héberge. Il offre plats et boissons allemands mais nous n'y verrons pas un chat pendant tout notre séjour ici.

Nous passerons encore une nuit peu reposante car une famille japonaise, qui loge dans la chambre d'à côté, fait du raffut jusqu'à 1h du matin et se lève très tôt le lendemain.