Après un bon petit-déjeuné sur la terrasse ensoleillée du petit restaurant où nous avons pris l'habitude de venir le matin, nous avons décidé de partir pour une grande randonnée d'une vingtaine de kilomètres. Nous avons commencé par remonter la rivière que nous avions descendue hier. Nous étions ravis d'avoir à nouveau les pieds dans l'eau (en claquettes cette fois-ci) car l'expérience d'hier nous a beaucoup plu.

En fin de matinée, nous avons traversé le village Karen de Ban Muang Phaem que nous avons visité hier. Nous avons pu voir des femmes tisser, des hommes construire en bambou un immense panier pour conserver le riz, des nattes de bambou sécher au soleil et des hommes débiter un arbre tombé en travers du chemin à l'aide d'un passe-partout. Arnaud s'est empressé d'aller leur prêter main forte.

Nous avons ensuite rejoint la rivière et nous sommes installés sur la berge pour déguster les plats de pâtes frites que nous avions emportés avec nous. À l'endroit où nous étions installés, juste à l'amont d'un petit barrage, une quantité impressionnante de très gros poissons bleus très voraces faisait de curieux remous dans la rivière. Un groupe de femmes est venu les nourrir avec du riz blanc, donnant lieu à un furieux combat.

Nous avons ensuite repris notre chemin sous le regard curieux de ces femmes. Nous avons fait plusieurs fois demi-tour, peinant à trouver le sentier. Voilà pourquoi ces dames semblaient surprises de nous voir partir dans cette direction. Nous avons finalement trouvé ledit chemin. Malheureusement, après quelques dizaines de mètres, nous l'avons perdu à nouveau et avons dû nous battre pour évoluer péniblement dans la végétation dense, luxuriante et souvent piquante peuplant d'anciens champs très pentus. 

Nous avons finalement baissé les bras, fatigués de nous battre contre les lianes hostiles et chercher sans cesse notre chemin et inquiets de voir la batterie du téléphone qui nous servait de carte s'amenuiser rapidement, ce qui rendait la probabilité de pouvoir terminer la boucle prévue bien faible, d'autant plus que nous n'avions même pas encore parcouru la moitié du chemin. Nous avons donc fait demi-tour, Arnaud rentrant par le chemin des crêtes et Lise et Camille par la rivière.

Une fois de retour au lodge, nous avons été ravis de pouvoir prendre une bonne douche et un bon repas. Et notre lit nous a paru si douillet que nous avons rapidement sombré dans les bras de Morphée.