Lever aux aurores ce matin pour nous installer dans le bus qui nous emmène à Phônsavan, au Laos. Celui-ci est assez confortable pour que l'on réussisse à y terminer notre nuit, malgré la musique endiablée que le chauffeur a mis à pleine puissance.

Lorsque nous émergeons, vers 8h, les paysages sont magnifiques. Nous avons atteint les montagnes et les petits villages nichés à flanc de coteau. Nous petit-déjeunons des spécialités vietnamiennes achetées hier soir (différentes galettes à base de riz avec des fruits secs, de la noix de coco et du caramel), fort caloriques mais délicieuses, en admirant le paysage. Nous profitons d'un arrêt éclair pour acquérir une autre spécialité que nous avons souvent vue sans jamais y avoir goûté, qui est emballée dans de larges feuilles. Nous sommes très curieux de découvrir ce dont il s'agit. Il s'avère que, lorsque nous retirons la feuille, nous trouvons... une autre feuille. Puis, une autre encore. Et, dans cette dernière, une pâte noire et collante qui sent le tabac. Étrange !

Un coup de dent permet de s'assurer que c'est comestible, il s'agit d'une sorte de pâte de riz avec un peu de cacahuètes concassées au milieu. C'est bon mais difficile à manger proprement tant ça colle partout.

A 11h30, nous sommes arrivés au poste frontière permettant de quitter le Vietnam. Il n'y a personne derrière les bureaux des douaniers. Nous attendons un peu. Comme rien ne bouge, les autres passagers de notre bus nous font signe que l'on peut en profiter pour déjeuner. L'estomac plein de sucre et de gras, on n'a pas très faim mais on avale quand même une soupe.

Retour aux douanes, encore plus désertes qu'à 11h30. On s'assoit et on attend. On est dimanche et il est l'heure de déjeuner... Dès qu'on voit s'approcher un uniforme, on espère. Mais en vain. A 13h, un autre bus arrive. Toujours pas de personnel aux bureaux. Il fait terriblement chaud dans le bâtiment vitré. Des douaniers passent, nous regardent, tournent autour des bureaux et repartent. Arnaud et moi, seuls touristes au milieu des locaux, devons avoir l'air de nous ennuyer car soudain une femme douanier nous désigne de la tête et nous comprenons au bout d'un moment qu'elle veut scanner nos sacs. Nous allons donc les chercher dans la soute du bus, sous l'œil goguenard de notre chauffeur que cela semble amuser notablement. Ce qui ne dure pas longtemps. Il perd son sourire quand la femme douanier, n'ayant rien trouvé d'intéressant dans nos sacs, demande à scanner tous les sacs transportés par notre bus.

A 13h45, un monsieur ouvre un des bureaux et, là, c'est la ruée vers l'or. Quelques uns d'entre nous faisions patiemment la queue depuis presqu'une heure et, tout d'un coup, tous les passagers des deux bus sont amassés devant l'unique bureau ouvert, les passeports passent de main en main, les gens se grimpent littéralement les uns sur les autres et nous sommes bien contents d'être plus grands que la moyenne.

Cette foire d'empoigne dure un bon moment. Un douanier tente en vain de faire respecter un semblant de file. Celui qui est derrière le bureau est désespérément lent. Arnaud profite d'une énième intervention du douanier serre-fil pour gagner le comptoir et s'y cramponner et c'est gagné : nos passeports sont tamponnés, nous avons le droit de quitter le Vietnam ! On tend un peu le dos et on espère que ça sera plus facile côté laotien.

On traverse ensuite, avec nos gros sacs, le no man's land entre les deux postes frontière et on se présente au second. Joie, les douaniers laotiens sont présents derrière leurs bureaux, nombreux, aimables et parlent anglais. Nous remplissons quelques papiers, nous délestons de quelques photos et de quelques dollars et nous voilà en possession de notre visa pour 30 jours au Laos ! Nous rejoignons ensuite notre bus pour quitter enfin la frontière à 14h30 !

La suite du voyage est tout aussi belle, les habitats laotiens des montagnes sont proches de ceux que nous avons vus dans le Nord : maisons en bois, construites sur pilotis, avec un toit souvent végétal. Les animaux et le matériel agricole occupent l'espace au sol, sous la maison, ainsi que de nombreux métiers à tisser ! On y voit aussi des tables et des chaises, ce lieu étant utilisé comme une terrasse couverte. Souvent, cet espace sous la maison originelle a été plus tard clos par des murs en briques, donnant un aspect singulier à ces maisons construites avec plusieurs matériaux.

Nous arrivons à Phônsavan de nuit, sous une pluie battante. Le bus nous dépose gentiment à quelques dizaines de mètres de notre hôtel. Nous y arrivons néanmoins trempés.

Nous ressortons dès la pluie un peu calmée pour retirer des kips, la monnaie laotienne, et trouver à dîner. Ce qui se révèle bien plus compliqué qu'au Vietnam, il y a beaucoup moins de restauration de rue par ici ! En revanche, on n'est pas dépaysés, les plats proposés sont les mêmes qu'au Vietnam !