Comme nous n'avions pas assez voyagé en minivan hier, nous en avons repris un ce matin. Rdv à 7h45 devant notre guesthouse, le véhicule arrive 5 minutes plus tard. La blague : on nous a vendu un minivan climatisé, nous voilà dans le véhicule le plus délabré dans lequel nous avons eu l'occasion de monter jusqu'à maintenant.

Peu importe, il semble en état de rouler et on a le droit d'ouvrir les fenêtres. Le chauffeur sillonne la ville pour passer prendre ses passagers. Comme de coutume, 11 places assises. Nous sommes bientôt 11. Le chauffeur installe donc la banquette dans le coffre et continue sa tournée. Nous voilà 14 dans le véhicule et il n'a visiblement pas l'intention d'en rester là. Encore 4 personnes montent. Nous atteignons notre densité d'hier... et nous arrêtons place du marché. Et c'est la foire d'empoigne. Le chauffeur joue au Tetris avec passagers et marchandises pour en caser le plus possible. Et il est très doué : nous voyagerons à 25 dans un véhicule 11 places (certes, 5 passagers sont des enfants.Ils ont beau ne pas avoir de place attitrée dans les pays d'Asie, ils sont quand même dans le véhicule). Avec moult bagages, cartons et colis car ces chauffeurs font également office de livreurs. 

On finit par partir quand le chauffeur est lui-même convaincu qu'il ne peut plus glisser rien ni personne en plus dans le minivan. Un monsieur essaye tout de même de retirer un carton se trouvant sous un siège pour en prendre la place, ce qui déclenche l'illarité du chauffeur. Nous partons enfin à 9h.

Les routes sont en bien meilleur état qu'au Laos et le chauffeur a le pied lourd. Gare aux vaches qui cheminent sur la route et aux véhicules plus petits que le sien car il n'a pas l'intention de ralentir. On s'arrête pas mal de fois mais rapidement. Plus de place dans le véhicule, ça évite les arrêts intempestifs pour prendre de nouveaux passagers. 

A 10h30, on fait une pause rapide au milieu d'une petite ville. Les vendeuses ambulantes se regroupent autour du minivan. Nous sommes tentés de goûter les brochettes d'oeufs et le riz gluant dans les tiges de bambou mais il est encore bien tôt pour déjeuner. On repart. 

On s'arrête un peu plus tard au milieu de nulle part. Un autre minivan s'arrête presqu'au même moment de l'autre côté de la route. Les deux chauffeurs échangent de véhicule. Voilà qui n'est pas idiot. Sauf que notre nouveau pilote est encore plus Fangio. On commence à monter en altitude et la route est plus sinueuse. Il fonce néanmoins et double sans visibilité.

Au bout d'un moment, il ralentit, ce qui nous rassure un peu. Jusqu'à ce qu'on se rende compte que c'est parce qu'il somnole. Il dodeline de la tête et fait même des micro-siestes. On a hâte d'arriver ! Les 15 derniers kilomètres semblent très longs. Mais on s'arrête enfin à Saen Monourom, notre destination finale pour la journée. Il était censé faire plus frais par ici mais on souffre quand même beaucoup de la chaleur.

On parcourt la ville en tous sens pour trouver des toilettes, puis un logement, puis un endroit pour déjeuner. Ensuite, on se pose dans notre chambre très lumineuse et on se repose un peu. Puis, on ressort arpenter le marché, voir le petit lac en contrebas de la ville et visiter son temple (visites qui auraient sans doute été beaucoup plus percutantes de jour que de nuit). On dîne dans la rue. On goûte de nouvelles saveurs. Nous apprécions beaucoup la cuisine cambodgienne et ses épices suptiles.