Aujourd'hui, nous tombons du lit (ou, devrais-je dire, de la couchette) à 6h45. La nuit a été mauvaise : la cabine étant située juste au-dessus de la salle des machines, le bruit y est assourdissant et les planches de bois qui constituent le navire tremblent et claquent perpétuellement.

C'est donc un peu vaseux que nous prenons notre petit-déjeuner. Le chef nous a préparé un pancake à la banane, à déguster avec du lait concentré.

Lorsque nous avons terminé notre café, nous nous mettons à l'eau pour rejoindre l'île de Moyo, près de laquelle notre navire a mouillé l'ancre. L'équipage place nos affaires sur une barque à rames et les dépose sur le rivage. Nous nous chaussons pour aller découvrir une jolie cascade. 

Nous traversons une petite forêt avant d'arriver au pied de la cascade. Mais notre cheminement n'est pas terminé ! Nous voyons Mambo grimper de roche en roche sur la paroi, jusqu'à atteindre le sommet de la chute d'eau. 

Nous lui emboitons le pas dans le lit du ruisseau, c'est très chouette. Les roches rondes ne glissent pas car elles sont couvertes d'une sorte de calcaire qui agrippe, si bien que nous pouvons monter sans difficulté jusqu'au sommet.

Là, nous marchons encore un peu avant de découvrir de jolis bassins autour desquels nous nous asseyons pour profiter de l'ambiance des lieux. 

Certains d'entre nous s'amusent à se laisser tomber dans l'eau après s'être balancés à des cordes accrochées dans un arbre. Nous restons un bon moment dans notre oasis de fraîcheur avant de redescendre à la plage en empruntant prudemment le même chemin en sens inverse. 

Puis, nous rentrons au bateau à la nage. Nous y récupérons chacun un masque et un tuba et nous remettons immédiatement à l'eau pour faire du snorkeling autour du navire.

Nous surplombons un joli récif coralien et avons la chance d'être les seuls à apercevoir deux requins à pointes noires. La faune est superbe, il y a une grande diversité de poissons et de très belles couleurs.

Nous remontons sur le bateau pour déjeuner (sans surprise, nouilles frites, légumes et riz), puis les moteurs démarrent et nous partons pour l'Est.

En chemin, l'équipage déroule une ligne de pêche et la laisse s'agiter dans le sillage du bateau. Au bout d'un bon moment, ça mord ! Mambo a pêché un gros poisson de la famille des marlins.

Il est trop heureux ! Et nous aussi car le chef va nous le préparer pour dîner. Nous nous arrêtons en fin d'après midi pour nous dégourdir les jambes en nageant autour du bateau.

Domitille a pris un masque de plongée avec elle et nous nous amusons à observer les petites anguilles de sable dont la tête, dressée au-dessus du fond marin, ondule avec le courant.

Pendant cet après-midi et ce début de soirée, nous discutons et faisons plus ample connaissance avec notre guide Mambo, Ken, du Vietnam, Matt, de Chicago, Paula, de Hollande, Neil, de Chicago, et les françaises.

De nombreuses personnes sont couchées, rendues malades par une mer agitée. En fin d'après-midi, nous croisons la route d'un groupe de dauphins que nous avons le plaisir de voir évoluer autour du bateau.

Après avoir admiré le coucher du soleil, nous dînons. Au menu, poisson, riz, fricassée de légumes et ananas. Le poisson est excellent !

Camille passe la soirée à discuter avec Mambo et Arnaud avec les françaises. Notre guide est très intéressant, il parle sans tabou de la culture indonésienne, les légendes, la vie de famille, la religion...

Bientôt, tout le monde part se coucher. Camille reste avec Mambo et l'équipage. Mambo l'a prévenue que nous passerons vers minuit aux environs d'un volcan isolé dans l'eau, au sommet duquel on peut parfois apercevoir les lueurs de la lave en fusion.

Le capitaine est en liaison radio avec d'autres bateaux faisant route en sens inverse car devant nous se trouve une zone fort agitée dont il n'est pas certain que nous puissions nous y engager sans risque.

Mambo conseille à Camille d'aller se coucher avant d'aborder cette zone dans l'espoir de trouver le sommeil avant les turbulences. Ce qui est effectivement le cas.

Néanmoins, nous sommes tous réveillés par la mer qui maltraite notre navire, en particulier lorsque le fond du bateau claque brutalement sur la surface de l'eau.

Ce passage difficile durera moins de deux heures et le reste de la traversée nocturne sera plus paisible. Nous avons eu de la chance de pouvoir traverser ce chenal entre les île les plus orientales de Lombok et l'île de Flores.

Sinon, nous aurions dû rester nous abriter dans un port de Lombok jusqu'à ce que cela ce calme, ce qui peut prendre plusieurs jours.