Nous dormons peu dans ce bus car nous ne savons jamais à quel endroit/moment il nous faudra changer de véhicule. À 5h du matin, nous arrivons à Siem Riep. On nous dit de changer d'hotel bus. Chouette, les couchettes y sont plus larges ! À 6h, le chauffeur s'arrête pour changer une roue sur le bord de la route.

À 9h, on nous dépose à Sisophon, où nous attendons sur le trottoir, avec des locaux, le minivan que les hôtesses nous ont vendu. On craint un peu l'entourloupe vu qu'on aurait dû avoir de l'eau et du WiFi dans les hotel bus (?!?) et, surtout, qu'on devrait être arrivés à Battambang depuis une heure et demie déjà.

L'attente est longue, il fait déjà très chaud et il n'y a pas beaucoup d'ombre. On grignote nos bananes sur le trottoir. Des vendeuses ambulantes passent. On est tentés par des insectes grillés mais on se dit que ça serait peut-être un peu trop demander à notre estomac, de si bon matin. 

Enfin, notre véhicule arrive. Loin d'être un minivan, il s'agit d'un bus local. Qui, comme tout bus local qui se respecte, roule doucement et s'arrête en permanence. Mais on a de la chance : il n'est pas bondé et il n'y fait pas une chaleur insoutenable.

Le trajet est interminable. Arnaud a envie d'aller aux toilettes depuis le milieu de la nuit et perd patience. On arrive enfin à Battambang à 11h30, juste 4 heures plus tard que prévu... La gare routière étant située à 2,5 km du centre ville, nous partons à pied, sous le discours moralisateur et culpabilisant d'un chauffeur de tuk-tuk.

Nous arrivons à notre guesthouse et tout va subitement mieux ! Vibol, le réceptionniste, est adorable. Il nous donne un plan, 200 infos sur la ville et des conseils avisés en quelques minutes, ainsi que son contact WhatsApp, et nous installe dans notre chambre.

Ouahou ! Une chambre isolée, avec des toilettes à l'intérieur, un lavabo avec sa propre évacuation, ce qui évite de se prendre le contenu de la vasque sur les pieds ! On n'a pas connu ça depuis... 15 jours qui semblent une éternité. Tout nous semble confort, luxe et volupté. 

Nous décidons de modifier nos plans et de rester une journée de plus à Battambang, le programme de la journée (qui aurait dû commencer à 7h30) étant sérieusement compromis. Nous partons donc tranquillement chercher à déjeuner. Vibol nous a indiqué une rue où on peut manger de la street food pour un dollar chacun. On trouve en effet. Génial ! On va pouvoir goûter plein de nouveaux plats : il y a des tas de marmites et on choisit ce que l'on veut pour accompagner son riz. 

C'est délicieux, sauf une sauce que Camille a voulu tester et que l'on se force à manger. On reviendra pour goûter d'autres mets ! Puis, on retourne dans notre chambre pour attaquer l'après-midi. Sur la route, on croise une marchande ambulante de bananes frites. On ne va pas se laisser abattre ! On en fait donc notre (fort diététique) dessert.

Au programme de l'après-midi : découvrir la ville, flâner aux marchés, trouver un loueur de vélos et de scooters, imprimer des documents, acheter des fruits, repérer des restaurants pour ce soir.

Cette ville nous plaît beaucoup. Bien qu'elle soit la seconde ville la plus peuplée du pays, elle est calme, propre, aérée, le trafic y est raisonnable et relativement silencieux, il ne fait pas trop chaud et l'air sent bon (même au marché au milieu des carcasses d'animaux et des poissons). 

Le fleuve Sangker traverse la ville et il est très agréable de se promener sur ses quais. On y trouve de nombreux agrès et des jeux pour enfants et ils sont très fréquentés. Nous y sirotons un shake pour observer ce petit monde. Les gens sont plus souriants ici. On sent une certaine douceur de vivre.

Nous rentrons à la chambre à 17h, missions accomplies. Le manque de sommeil nous rend un peu faibles. Un peu de repos est essentiel pour espérer tenir jusqu'à minuit ce soir. Nous restons donc tranquilles jusqu'au soir. On ressort pour dîner, frais et dispos après une bonne douche !

Arnaud nous a dégoté un petit restaurant sympathique à deux pas de la guesthouse. On y trinque à la nouvelle année et on y mange de délicieux plats locaux dans une ambiance conviviale. Ça nous change d'être assis sur de vraies chaises, dans un restaurant avec une décoration soignée, des serveurs, une nappe et une addition à la fin ! Une soirée sans fausse note.

On décide d'aller se promener en ville en quête d'un petit dessert pour bien terminer l'année. On tombe sur une boulangerie qui fait des gâteaux chinois que nous n'avons jamais goûtés. Il se trouve qu'ils sont délicieux. Et, comme on est de vrais gourmands, on s'arrête ensuite au niveau d'un petit stand de rue vendant ce qui est appelé "glace au lait de coco".

C'est très curieux : diverses préparations, de texture et de couleur différentes, sont mélangées dans un bol. Une cliente parlant anglais nous explique que toutes ces préparations sont faites à base de pâte de haricots. Sont ajoutés des morceaux de mangue, différents liquides dont du sirop et du lait de coco, puis de la glace pilée que la vendeuse prépare au fur et à mesure à partir de gros glaçons avec une machine qui ressemble à un rape-légumes. Et le tout est arrosé de lait concentré. Peu diététique et à fuire absolument selon tous les guides qui donnent des conseils aux touristes concernant l'hygiène dans les pays d'Asie... C'est exquis !!!

Nous rentrons à l'hôtel la peau du ventre bien tendue. Les 24 heures de voyage se font sentir. Camille résiste au sommeil en écrivant ses articles pendant qu'Arnaud sombre inexorablement. Et est réveillé à minuit par le premier bisou de l'année !

Bonne et heureuse année 2019 à chacun de vous !