Après une bonne nuit réparatrice dans notre chambre si calme, nous nous levons un peu après 7h. Nous ramenons toutes nos affaires de la chambre vers le salon (c'est compliqué d'avoir plusieurs pièces...) et refaisons nos sacs.

Puis, nous descendons dans la salle à manger. Sur notre table ce matin, pour le petit-déjeuner, nous avons quatre plats : une soupe, un assortiment de pickles à transformer en maki en utilisant du riz et des algues, une assiette avec du saumon, de l'omelette, du jambon et des crudités et une autre avec du tofu, un mélange avec des saucisses et une sorte de purée avec des morceaux de légumes divers.

Et, bien sûr, du riz, du thé vert et du café. Là encore, tout est délicieux. Nous avons du mal à rouler nos makis avec des baguettes mais tout est possible, avec de la patience et de la bonne volonté !

Lorsque nous avons terminé, nous quittons la salle à manger et retournons dans notre salon. Nous finissons d'empaqueter nos affaires et sortons. 

Nous passons à la zone des lavabos pour nous laver les dents et remplir nos camel bags. Et nous voilà bientôt repartis sur le chemin de Kyoto. 

La ville relais est plus belle encore sous le soleil du matin. Il y a plus de monde dans la rue qu'hier mais cela reste très raisonnable.

Nous recherchons tout d'abord le temple Eisho-ji, qui n'est pas vraiment indiqué. Ce n'est pas évident mais nous finissons par trouver ce joli bâtiment situé dans un cadre idyllique, entouré d'un petit cimetière peuplé de statues.

Puis, nous grimpons tout en haut de la rue principale de Magome-juku, où se trouve un observatoire d'où l'on bénéficie d'un panorama splendide sur la vallée.

Ensuite, nous continuons notre cheminement sur le sentier. Cette portion est la plus connue et a beaucoup de charme. Elle emprunte majoritairement des chemins forestiers et les paysages traversés sont vraiment beaux.

Nous nous arrêtons une petite heure après notre départ dans une ancienne bâtisse nommée Ichikokutochi Tatebachaya qui offre repos et thé aux marcheurs.

Le sol est en terre battue, on peut voir l'âtre ouvert sur lequel chauffe une bouilloire. L'atmosphère sent la fumée de bois et le lieu est sombre, on se trouve probablement dans des conditions proches de celles dans lesquelles vivaient les paysans japonais de l'ère Edo.

Une fois notre thé avalé (avec quelques tomates du jardin, merci au vieux monsieur qui nous a accueillis), nous remercions et nous remettons en route.

Nous recherchons, quelques centaines de mètres plus loin, le temple dédié à la déesse Koyasu Kannon et le cerisier multicentenaire qui se trouve à ses côtés.

Là encore, le temple est sobre et tout petit mais l'arbre de 250 ans, couvert de plantes épiphytes, nous fait une forte impression.

Notre prochain arrêt sera pour admirer deux cascades jumelles, Odaki et Medaki, qui se trouvent dans une combe fraîche où il est très agréable de cheminer.

Nous nous approchons de Tsumago-juku quand nous abandonnons temporairement la Nakasendo pour aller visiter une bâtisse réputée pour avoir plus de 400 ans. Il s'agit de la résidence familiale du clan Fujiwara.

Nous mettons un peu de temps à la dénicher mais nous sommes bien contents d'avoir persévéré car cette visite est très intéressante ! La résidence est bâtie en bois, les murs sont recouverts de torchis, la couverture est en bardeaux, l'isolation est en paille de riz. 

Dans la maison, on retrouve notre âtre intérieur et une collection de vieux outils et machines qui passionnent Arnaud. C'est ravis que nous ressortons de là.

Quelques temps plus tard, nos traversons Tsumago-juku, ville relais aussi bien conservée que Magome-juku. Il y a plus de monde à cette heure-ci et les boutiques sont ouvertes.

On peut apercevoir l'intérieur de plusieurs bâtisses transformées en musées. Ce village a le même charme d'antan que Magome-juku ! 

À partir du moment où nous quittons Tsumago-juku, nous nous retrouvons à nouveau seuls sur le chemin. La plupart des gens ne marchent que le tronçon reliant Magome-juku à Tsumago-juku.

Nous grimpons un sentier assez raide pour aller voir les ruines du château de Tsumago. De ruines, nous ne verrons rien mais la situation géographique des lieux offre un panorama imprenable sur les alentours et l'endroit est très paisible.

Nous grignotons quelques gâteauw car il commence à faire faim, puis nous redescendons de notre perchoir et parcourons les derniers kilomètres de notre randonnée. 

Nous nous arrêtons dans la ville de Nagiso, où nous nous rendons à la gare ferroviaire pour attraper un train qui nous ramène à Nakatsugawa.

Nous achetons nos billets puis ressortons pour aller trouver de quoi déjeuner dans une supérette toute proche. Nous revenons manger dans la salle d'attente de la gare.

Arnaud se régale avec une sorte de ratatouille agrémentée de riz et Camille avec une salade de nouilles et un délicieux poisson pané comme nous en avons déjà mangé chez Yoko-san.

Pendant ce temps, la salle d'attente se remplit de monde. Nous reconnaissons la plupart des arrivants pour les avoir vus sur le chemin ou au ryokan. 

Nous ne sommes pas les seuls à retourner à Nakatsugawa par le train ! Peu avant 15h, ce dernier arrive. En une demi-heure, nous sommes de retour à notre point de départ.

Nous récupérons nos affaires à la consigne, rééquilibrons un peu le contenu de nos sacs et faisons le plein d'eau puis nous achetons nos billets pour Nagoya.

Nous patientons un moment à la gare, puis prenons place à bord de notre train. Nous arrivons dans la ville futuriste de Nagoya vers 17h20.

Nous quittons la gare, nous dirigeons vers la gare routière et y achetons nos billets pour Kyoto. Encore une grosse demi-heure d'attente et nous montons dans un bus express.

Qui n'a d'express que le nom car il a bien du mal à s'extraire de cette ville de plus de 2 millions d'habitants un vendredi soir autour de 18h...

Nous arrivons néanmoins à Kyoto vers 20h30, comme prévu. Nous avons encore presque 4 kilomètres à parcourir, par une chaude nuit, avec nos sacs sur le dos, pour rallier notre auberge de jeunesse.

Nous nous arrêtons acheter de quoi dîner dans une petite supérette et nous asseyons sur un parking éclairé pour manger. 

Nous arrivons à l'auberge vers 22h et sommes ravis de pouvoir prendre une douche, laver des vêtements et nous étaler dans notre chambre.

Quelques préparatifs pour la journée de demain et il est temps de se mettre au lit, après cette journée éreintante.