Nous sommes allés ce matin au marché de Pakbèng pour y acheter notre petit-déjeuner. Malheureusement, il n'y avait pas d'autres fruits que des bananes, soit trop mûres pour le voyage, soit trop vertes. Nous en avons néanmoins acheté. Puis, nous nous sommes rabattus sur une boulangerie qui proposait des gâteaux moelleux au chocolat, à la banane et à la cacahuète.

Nous avons pris place sur un nouveau bateau, "same same but different" comme diraient les laotiens. Nous y avons retrouvé la plupart de nos passagers d'hier, ainsi que plein de nouvelles têtes, dont de nombreux francophones.

Nous avons dégusté notre petit-déjeuner en admirant le majestueux défilé du paysage, sur les eaux tumultueuses du Mékong. Le temps un peu voilé de la matinée nous a offert des températures plus fraîches tout en restant très agréables.

Le paysage était toujours aussi beau, plages paradisiaques, denses forêts accrochées aux abruptes versants, rochers acérés dépassant des flots, troupeaux de chèvres tentant de rentrer dans les potagers clos, buffles profitant d'un bain matinal.

Nous avons fait plusieurs arrêts rapides le long des berges pour charger ou décharger passagers ou marchandises au niveau de petits villages vivant en quasi-autarcie, sans électricité ni eau courante. En entendant arriver notre bateau au bruit de son moteur, des enfants accouraient, souvent juste pour voir ce que le bateau leur apportait, une fois pour essayer de nous vendre des bracelets, en se mettant à l'eau pour venir grimper sur le bastingage.

Nous avons déjeuné de bons sandwichs confectionnés avec amour par notre hôte d'hier et... nos bananes vertes. Nous avons vu un bateau comme le nôtre, éventré sur un rocher. Rassurant !

Après 7 heures de navigation paisible, nous sommes arrivés au port de Luang Prabang, situé à 9 kms du centre-ville. Nous sommes partis à pied, résistant à la "tuk-tuk racket mafia". Nous avons décidé de tenter le stop au Laos, il paraît que cela peut se faire. Après une demi-heure à marcher sous les klaxons insistants des tuk-tuk, un camion s'est arrêté pour nous cueillir. Il nous a avancé de 3 kms, nous étions ravis mais n'avons pas pu communiquer avec le chauffeur, le langage par signes étant bien malaisé pour qui conduit un véhicule.

Nous avons poursuivi notre chemin à pied et sommes arrivés à la nuit à la gare routière du sud, où nous avons été ravis de trouver les bureaux ouverts, ce qui nous a permis d'acheter nos billets de bus pour demain. Puis, nous sommes partis en quête de notre hébergement de ce soir. Après trois tentatives infructueuses, nous sommes arrivés à une auberge de jeunesse toute neuve, avec piscine (dont nous ne profiterons pas) à un prix très abordable.

Nous avons déposé nos sacs dans un dortoir de 12 lits très confortable que nous partageons avec une jeune fille que nous ne verrons même pas. Le temps de prendre une douche et nous voilà repartis pour le centre-ville pour partager un dîner au marché nocturne avec Kajsa et Andreas, le jeune couple suédois avec lequel nous avons bien discuté sur le bateau.

Encore une fois, nous avons beaucoup trop mangé à ce buffet délicieux et le chemin du retour à pied n'a pas été suffisant pour digérer convenablement...