Nous nous réveillons tranquillement à 7h30 pour cette dernière journée en scooter à Bali. Nous avons passé une bonne nuit dans cet immense lit, protégés sous la moustiquaire (non moins immense) en baldaquin. 

Nous allons prendre notre petit-déjeuner dans le restaurant de notre homestay. Sa terrasse vitrée est baignée d'un doux soleil matinal et la vue sur le lac est magnifique. 

Nous en profitons tout en dégustant notre pancake à la banane et au chocolat. Puis, nous rangeons nos affaires et nous quittons ce paisible hébergement.

Nous reprenons notre scooter et partons en direction du Sud. La vue sur le mont Batur est bien belle, son sommet est presque complètement dégagé.

Les gens qui l'ont grimpé ce matin pour y admirer le lever du soleil ont dû se régaler. Après une heure et demie de route, nous nous arrêtons au temple hindou de Pura Tirta Empul qui abrite des sources d'eau sacrées. 

Ces sources sont captées dans une grande piscine au sein du temple et jaillissent à travers 30 trompes dans deux bassins de purification. Les croyants viennent passer la tête sous ces jets d'eau sacrée dans un rituel de purification appelé "melukat".

Arnaud va visiter ce temple tandis que Camille s'installe sous une petite guérite pour l'attendre. Il y voit de nombreux locaux se purifier dans les bassins contenant cette eau sacrée et y déposer des offrandes.

Il est possible aux visiteurs de s'y baigner et il regrette de ne pas avoir pris son maillot de bain (un doute persiste cependant concernant la température de ladite eau).

Lorsqu'il ressort, nous reprenons le scooter pour 5 minutes de route, jusqu'à un autre complexe de sanctuaires, le Candi Gunung Kawi. Nous descendons quelques 350 marches de pierre pour y accéder.

Tout le long du chemin, des artisans locaux tiennent de petites boutiques. Nous sommes époustouflés par la finesse du travail du bois de noix de coco et de l'os.

Les crânes de buffle et les tibias de vache ciselés sont absolument magnifiques. Une des vendeuses nous dit que son mari met un mois pour achever la gravure d'une patte.

C'est pour nous un nouveau constat du sens de l'esthétisme des balinais... Arrivés en bas de ces marches, nous commençons par rendre visite au candi le plus isolé. 

Plusieurs loges sont creusées dans la roche couverte de mousses et de lichens, elles servaient autrefois d'alcôves pour les moines bouddhistes venus prier.

L'endroit est désert et bien intégré au cœur d'une végétation luxuriante. Très paisible lieu, un peu mystique. Nous faisons ensuite demi-tour sur le petit chemin dallé de pierre noire et rejoignons les neuf autres candi du complexe de Gunung Kawi. 

De part et d'autre de la rivière sacrée Pakerisan, qui passe également à Pura Tirta Empul, ces neuf sanctuaires sont taillés à même la falaise dans la vallée encaissée de la rivière. 

Ils se dressent dans des niches de 8 mètres de haut. Sur une rive se trouvent quatre sanctuaires et, leur faisant face, cinq sur l'autre rive.

Nous admirons ces immenses portes sans issue sculptées en relief dans la pierre, au pied desquelles se trouve le temple actuel, un ensemble de structures en bois avec un toit en chaume de riz. Le complexe comporte également des bassins et des fontaines.

Le cadre, avec la jolie rivière en contrebas et de grands arbres majestueux, est vraiment agréable. Nous allons nous promener un peu dans les rizières qui occupent le fond de la vallée, de part et d'autre du temple.

Puis, nous y revenons et assistons à la cérémonie hindoue qui succède à la prière. Des écoliers, que nous avons vus déjeuner à l'ombre du temple pendant notre visite, sont alignés, assis par terre.

Des adultes les aspergent d'eau, sur la tête d'abord, puis dans les mains, quatre fois, et les enfants accomplissent une gestuelle bien rodée. Puis, on leur donne du riz qu'ils s'appliquent sur le front et dans le cou, avant d'en manger le reste.

Une fois la cérémonie terminée, nous remontons les 350 marches. Il fait chaud et nos sacs nous semblent bien lourds... Nous enfourchons notre monture et reprenons la route.

Pour bien peu de temps car nous recherchons un endroit où manger lorsque des locaux nous invitent à grands gestes à nous arrêter dans leur restaurant.

Nous nous garons et décidons de nous sustenter ici car la carte nous plaît, le monsieur qui nous accueille est très gentil et l'environnement très beau.

Nous commandons deux riz frits et achetons de petites galettes de pois frites que nous grignotons en regardant les rizières.

Le monsieur nous fait goûter la racine de cassava, une sorte de manioc. Une fois bouillie, on n'en mange que la chair, dont la texture farineuse rappelle la pompe de terre et la saveur sucrée, la patate douce. 

Le déjeuner sera fort goûtu... et calorique. Comme souvent, notre présence attire d'autres touristes et le restaurant, qui était désert à notre arrivée, est presque plein lorsque nous le quittons.

Le monsieur a bien fait de nous accorder une ristourne sur le prix du repas... Nous nous dirigeons ensuite vers le site de Tegallalang, célèbre pour ses jolies rizières en terrasse aménagées pour que l'on puisse s'y promener.

Ce que nous faisons donc pendant une petite heure. Là encore, beaucoup de marches et un soleil radieux. Camille, qui porte le sac, tire la langue et rentre plus tôt attendre Arnaud près du scooter.

Nous accomplissons ensuite la fin du trajet jusqu'à Padang Bai. Un peu justes en essence pour terminer notre périple, nous nous arrêtons sur le bord de la route acheter une bouteille de carburant jaune que des particuliers vendent.

Le dernier kilomètre pour nous de rendre à notre homestay est assez épique. Nous avons décidé de passer par un chemin indiqué comme non revêtu par notre GPS, pour nous éviter un détour de 7 kms par le centre-ville.

En réalité, ledit chemin n'existe pas. Nous nous engageons au hasard sur de petits linéaires bétonnés qui desservent des habitations perdues sous les cocotiers.

Nous longeons le bord de mer, le paysage est très beau, les locaux nous saluent avec force sourire. Peu de touristes doivent venir se perdre ici. Puis, le chemin s'arrête brutalement aux abords d'une rivière à sec.

Une sente continue un peu et disparaît dans le lit en cailloux de la rivière. Arnaud demande à une dame qui travaille dans un petit champ si l'on peut passer en scooter, ce qu'elle confirme.

Camille continue à pied pour ne pas alourdir le scooter qui peine un peu dans le sable. Puis, nous traversons avec précaution le lit de la rivière et retombons sur une sente très étroite et orniérée.

Ça serait bête d'endommager le scooter si près du but ! Arnaud s'arme de patience et redouble de précaution. Heureusement, la sente finit par redevenir un chemin carrossable et nous arrivons à notre hébergement.

Nous sommes reçus par une très gentille dame qui nous offre café balinais et douceurs locales à base de riz et de noix de coco. Notre chambre est, une nouvelle fois, immense.

Mais, cette fois-ci, pas de grande baie vitrée, ni d'eau chaude. Qu'à cela ne tienne, nous déposons nos affaires, nous changeons et partons pour la plage toute proche.

En chemin, nous rencontrons une femme néerlandaise qui loge à la même homestay que nous et se rend également à la plage. Nous passons le trajet, rallongé par la présence d'un poste de péage sur l'itinéraire principal, à discuter avec cette grande globe-trotteuse à vélo.

Arrivés par un chemin secondaire au bord de l'eau, nous nous asseyons un moment sur le sable avec elle pour continuer notre discussion, puis nous allons goûter l'eau alors qu'elle va boire un coup dans l'une des petites paillotes de bord de mer.

Il y a de sacrées vagues dans cette petite anse cernée de rochers. Nous décidons de ne pas trop nous avancer dans l'eau par peur des courants et restons un bon moment les jambes dans la mer.

Puis, nous ressortons de l'eau et rentrons à la homestay, en récupérant notre néerlandaise au passage. Nous prenons une douche, puis Arnaud va récupérer son sac dans la homestay où nous avons loué notre scooter.

À son retour, nous repartons tous deux pour aller rendre notre monture et remercier le très gentil personnel de cet hébergement. Puis, nous profitons d'être en ville pour passer à la boutique où nous avons acheté nos billets de bateau pour rallier Lombok demain.

La rumeur circule selon laquelle la mer est trop agitée et les "fast boats" ne circulent pas... Ce qui se révèle être vrai ! On nous rembourse nos tickets et... voilà qui contrarie nos plans...

Nous rentrons à pied et Arnaud se plonge sur internet pour trouver une solution tandis que Camille refait les sacs. Ensuite, nous allons dîner dans un petit restaurant situé à deux pas.

Nous prenons tous deux du tempé, Arnaud avec de la sauce tomate et Camille au curry. C'est peu copieux mais vraiment délicieux ! Nous rentrons ensuite et Arnaud poursuit ses recherches.

C'est soucieux que nous irons nous coucher...