Suite au succès d'hier concernant le stop, nous avions prévu aujourd'hui de renouveler l'expérience pour aller visiter le temple de Beng Mealea, situé plus loin encore de Siem Reap. Ce temple nous attirait car il est en plein milieu de la jungle et envahi par la végétation comme celui de Ta Prohm.

Comme hier, nous avons pris nos vélos pour une dizaine de kilomètres, histoire de nous placer stratégiquement sur la nationale qui relie Siem Reap à Phnom Penh. Nous les avons laissés dans l'enceinte d'une pagode et nous sommes posés au bord de la route, le pouce en l'air. Une circulation très dense nous a tout d'abord semblé de bon augure.

Mais, après une demi-heure d'attente en plein soleil, sans une once de succès, nous avons dû nous rendre à l'évidence : soit nous étions mal placés, soit le jour ne s'y prêtait pas (influence du dimanche, avec plus de familles et moins de travailleurs sur la route ?). Nous avons donc décidé de passer au plan B.

En effet, le temps passait, la distance à parcourir était fort longue, avec une bifurcation au milieu du trajet, et nous craignions de ne pas réussir à atteindre le temple et/ou de terminer la journée fort loin de nos bicyclettes. Nous avons donc rebroussé chemin sur nos fidèles destriers pour aller voir le lac Tonle Sap, célèbre pour ses villages flottants.

Nous avons roulé deux bonnes heures en profitant une fois encore d'une campagne magique, avec des rizières d'un vert hallucinant et des "hello" jaillissant des maisons à tout bout de champ. Nous sommes arrivés à un tout petit village flottant à demi émergé, saison sèche oblige. Nous avons pu y voir des maisons en bambou et feuilles de cocotiers construites sur des barques et d'autres construites sur des pontons flottants composés de barils remplis d'air. Et des hectares de lac quadrillés par des filets. Et des pêcheurs dans l'eau jusqu'au cou manipulant lesdits filets.

Nous comptions faire une boucle en vélo et revenir par l'embarcadère d'où partent les bateaux qui emmènent les touristes voir de plus gros villages flottants. Mais, sur notre route, des pêcheurs regroupés au bord du chemin pour la pause déjeuner nous ont fait signe que le chemin n'était pas praticable. Après avoir longuement délibéré, nous avons décidé d'aller voir par nous-mêmes à pied. Nous avons donc pataugé dans la boue pour traverser un petit gué puis avons poursuivi notre route. Une centaine de mètres plus loin, un autre gué boueux et, de l'autre côté, d'autres familles de pêcheurs réparant des filets. Et ils nous ont fait signe que le chemin était coupé.

Voyant que l'on souhaitait passer quand même, l'un d'eux a très gentiment approché sa pirogue pour nous permettre de traverser le gué à pied sec. Merci ! Nous avons pu avancé de quelques mètres seulement car la digue était totalement envahie par la végétation (fort piquante qui plus est). Après nous être fait sauvagement agripper quelques fois, nous avons décidé de faire demi-tour et sommes retournés voir le groupe de sympathiques pêcheurs qui déjeunaient sur la digue.

Nous leur avons demandé s'ils voulaient bien nous faire parcourir le dernier kilomètre jusqu'a

à la digue de l'embarcadère en barque mais aucun d'eux ne voulait s'y risquer. Ils nous ont expliqué avec force mimes et gestes que la police surveillait étroitement le transport des touristes autour de l'embarcadère. Mince...

Nous voilà donc repartis en sens inverse, sur notre digue cahotante, toujours sous un soleil de plomb.

Nous nous sommes arrêtés dans une petite oasis de fraîcheur en chemin. Un petit restaurant composé de jolies paillotes sur pilotis au-dessus de l'eau, totalement inattendu à cet endroit et tellement bienvenu. Nous avons pris le repas le plus bon marché (et loin d'être le moins bon) depuis le début de notre voyage : 1,50€ pour deux jolies assiettes de riz blanc avec du porc grillé, de petits légumes aigre-doux et de petites sauces, ainsi qu'un litre d'eau minérale et un seau de glaçons. Le tout dans un cadre idyllique, dans notre petite paillote sur l'eau, à l'abri du soleil et de la chaleur. Nous avons profité un moment de ce répis.

Nous sommes ensuite rentrés à la guesthouse et avons sauté dans la douche. Puis, nous avons appris en discutant avec un autre hôte que la journée de demain était un jour férié au Cambodge et que les temples risquaient d'être pris d'assaut. Nous avons donc décidé de changer nos plans (encore) et de passer la journée de demain à faire de l'administratif à la guesthouse.

Nous nous sommes fait violence pour ressortir en ville acheter nos billets de bus pour la Thailande, ne sachant pas si les agences seraient ouvertes demain. Puis, nous avons pu nous poser un peu avant d'aller dîner (encore de nouveaux plats à découvrir, nous sommes ravis !). Pas de glace en revanche, le stand de rue était fermé aujourd'hui. Du coup, nous avons goûté de nouveaux gâteaux qui nous ont bien plu : des sortes de galettes très fines aux graines, roulées sur elles-mêmes (un peu comme des cigarettes russes mais plus fines et plus grandes).